Le plus grand regret de ma vie : connaissant l’état mourant de mon amie, je n’ai pas pris contact avec elle | Santé

Comment j’ai laissé une amie mourir sans avoir rien fait: le remords d’un passé égoïste

Il y a des moments où l’on se sent tellement mal à l’aise qu’on arrive à éviter même les devoirs les plus communs, notamment dans les moments difficiles pour notre entourage. C’est mon cas aujourd’hui. Mon nom est anonymisé et je suis une personne qui a choisi de ne rien faire pour aider une amie atteinte d’une maladie mortelle. Dans cet article, je voudrais partager mon histoire et avant tout, m’excuser pour mon comportement égoïste.

La rencontre avec F et M.

Environ il y a 10 ans, j’ai rencontré F et son mari M. Nous avons discuté ensemble et nous avons constaté que nos fils avaient le même âge. Nous allions souvent ensemble dans le parc pour passer de bons moments peu importait la raison. Nous avons noué une amitié partagée dans laquelle j’appréciais leur société. La conjointe était chaleureuse, drôle, détendue et plus calme que son mari bouillant. Mais en réalité, à cette période de ma vie, je traversais des moments difficiles après la disparition de ma mère, une grossesse compliquée, un avortement, un retour à Londres, et de nombreux engagements professionnels qui m’ont poussé à la dépression. Tout ce temps, la seule chose qui illuminait ma vie était cette amitié que j’ai nouée avec F et son mari.

La fin de notre amitié.

Après 18 mois, mon conjoint et moi avons déménagé encore une fois pour une vie nouvelle à l’étranger, cette fois ci, en Belgique. N’ayant plus de liens de proximité, nous n’étions plus en contact régulièrement même s’il y avait quelques moments de vacances ensemble. Plus tard, j’ai passé des moments très difficiles après ma séparation avec mon ex-conjoint et la perte de travail. Pendant cette période, mon ex-conjoint m’a fait part de la mort imminente de F suite à un diagnostic de cancer. J’ai été choqué et désespérément triste. Cependant, je n’ai rien fait, ni appelé, ni écrit une carte, ni visité. Je me suis contenté de refouler mes pensées sur F dans un endroit inaccessible loin de ma tête et j’ai continué ma vie branlante et déroutante. Malheureusement, elle est décédée et je n’ai toujours rien fait pour lui rendre hommage.

Les remords d’un passé égoïste.

Aujourd’hui, je suis en difficulté. J’ai la sensation qu’on m’a retiré le droit d’être considéré comme un être humain décent. C’est vrai qu’avec ce que F traversait, j’aurais dû agir, plutôt que de me blâmer aujourd’hui. Même si elle avait de nombreux amis, j’ai peut-être laissé un manque dans sa vie, ou de lui avoir fait perdre ne serait-ce qu’un peu de calme et de paix avant sa mort. Après tout, rien ne justifie le fait de ne pas agir.

Confrontés à la douleur et la souffrance, nous pouvons avoir peur de faire ou de dire la mauvaise chose, mais rien n’est plus mal que de l’ignorer et de ne rien faire. C’est la raison pour laquelle je dédie cet article à tout individu qui traverse des moments difficiles, notamment ceux qui ne peuvent plus communiquer, et j’aimerais leur dire que j’ai compris la valeur des secondes, des minutes et des heures que nous avons tous dans la vie, et que j’ai appris, de manière difficile mais réelle, que la vie n’est pas éternelle. Alors, vous qui lisez cet article, s’il vous plaît, ne vous rappelez pas de moi comme cet ami égoïste qui a abandonné dans les moments les plus difficiles, mais plutôt comme celui qui admet ses erreurs et espère éviter à un(e) autre ce désagrément.

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