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La démission de Nicola Sturgeon est un événement politique massif. Nous y reviendrons. Mais c’est aussi quelque chose de plus, et c’est aussi énorme. Sa démission est un avertissement. L’avertissement se résume le mieux en 10 mots clairs prononcés par la première ministre écossaise lors de son annonce surprise à Édimbourg mercredi : « Je suis un être humain ainsi qu’une politicienne ».
Les politiciens ne demandent ni pitié, ni amour, ni louanges. Trop souvent, cependant, ils n’obtiennent que du cynisme, des abus et même, en un autre mot soigneusement choisi par Mme Sturgeon cette semaine, de la brutalité. C’est particulièrement le cas des femmes politiques, qui doivent encore faire face à des attentions et des pressions intolérables dont les hommes sont souvent épargnés.
Ce que Mme Sturgeon a dit mercredi est préoccupant et honteux. Un leader moderne n’est jamais en congé, n’a jamais d’intimité, est incapable de faire des « choses ordinaires » comme aller se promener, et est éclairé et tenu pour responsable avec une férocité bien plus grande que par le passé. Les responsabilités sont immenses, tout comme l’impact physique et mental.
Mme Sturgeon n’est pas la première dirigeante à succomber aux pressions, comme l’a montré Jacinda Ardern. Elle ne sera pas non plus la dernière. Cette usure du talent et de la décence devrait nous faire réfléchir. La culture d’attaque polarisée, dont les médias portent une grande responsabilité, est un mal social ; ses conséquences civiques sont désastreuses. Les politiciens, les femmes politiques en particulier, ne devraient pas avoir à le subir. Si nous n’y prenons garde, la politique risque de devenir l’apanage des riches, des corrompus, des brutaux et des effrontés.
Pour être clair, pendant de nombreuses années, Mme Sturgeon a donné tout ce qu’elle a obtenu. Derrière le brillant communicateur et vainqueur écrasant des élections se cachait un opérateur coriace et parfois impitoyable. Elle n’aurait pas survécu pendant 16 ans au sommet de la politique sans ces deux ensembles de capacités. Mais l’Ecosse n’est pas le seul endroit qui a un besoin urgent de quelque chose de mieux que la politique du bruit en colère.
Mme Sturgeon n’a pas démissionné simplement parce qu’elle en a assez. Elle est toujours de loin la politicienne la plus populaire d’Écosse, bien que son nombre ait baissé. Son parti national écossais reste politiquement ascendant, toujours soutenu par 44% des électeurs dans un match de Holyrood et 42% dans celui de Westminster.
Elle y va, avant tout, parce que sa stratégie de référendum sur l’indépendance – le cœur de ce qu’elle et son parti défendent – est à bout de souffle. Sa tentative de faire des prochaines élections britanniques un référendum par procuration est sur le point de s’effondrer, ce qui témoigne de son échec général à tirer parti des nombreuses victoires électorales du SNP pour un autre vote d’indépendance dans le but d’inverser l’échec de 2014.
Plus immédiatement, sa politique intérieure fait également face à un enchaînement de critiques. Sa gestion de la réforme de la reconnaissance du genre l’a rendue impopulaire. Ses promesses sur le NHS, l’éducation, les services publics et les routes n’ont pas été tenues. Son gouvernement est en difficulté à cause de projets coûteux de construction de ferries et de différends concernant son système de consigne. Son parti fait l’objet d’une enquête policière sur des problèmes de transparence financière, notamment un prêt de 107 000 £ de son mari.
La route de Mme Sturgeon est terminée. Les rivaux du SNP, en particulier les travaillistes, sentent naturellement une opportunité. Ils ne devraient pas supposer que cela sonne le glas de l’indépendance. David Cameron a mal interprété les signes après le référendum de 2014. Le résultat a été un énorme basculement vers le SNP. Alors que Mme Sturgeon quitte à son tour la scène, ni les conservateurs ni les travaillistes ne devraient répéter l’erreur de M. Cameron de penser que la politique britannique traditionnelle se rétablira en Écosse bientôt ou facilement.
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