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© Reuters. PHOTO DE DOSSIER: Le Premier ministre portugais Antonio Costa prend la parole lors de sa participation au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique, le 20 octobre 2022. REUTERS / Piroschka van de Wouw
Par Sergio Gonçalves
LISBONNE (Reuters) – Le Premier ministre portugais Antonio Costa a exhorté la Banque centrale européenne (BCE) à faire preuve de prudence dans l’augmentation des taux d’intérêt à des niveaux anormalement bas, bien qu’il ne s’attende pas à une augmentation spectaculaire des créances douteuses des ménages dans son pays.
La BCE a dénoué son soutien politique au cours de l’année écoulée et a relevé ses taux d’un total de 125 points de base lors de ses deux dernières réunions, son rythme le plus rapide de resserrement politique jusqu’à présent.
Costa a déclaré qu’il « comprend la logique de la normalisation de la politique monétaire ».
« (Mais) je pense que la BCE, dans toute son indépendance, devrait être prudente dans l’augmentation des taux d’intérêt pour contrôler l’inflation », a-t-il déclaré aux journalistes.
La BCE vise une inflation de 2 % à moyen terme, mais le taux dans la zone euro était de 10 % le mois dernier.
Costa a déclaré que la BCE devrait garder à l’esprit que « l’inflation n’est pas tant le résultat de l’augmentation de la masse monétaire et des revenus des personnes ».
Il a déclaré que l’inflation était davantage due à des chocs du côté de l’offre tels que la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qui « a aggravé la perturbation des chaînes d’approvisionnement, qui était déjà présente dans la période post-pandémique, et a créé une crise énergétique ».
Costa a déclaré que les ménages ayant des prêts immobiliers à taux variable, qui représentent plus de 90% du stock de 1,4 million de prêts immobiliers du pays, « devraient être conscients que les taux d’intérêt sont sur une tendance à la hausse ».
Mais il n’est pas trop inquiet, notant qu’une augmentation attendue des prêts non performants (NPL) pendant la pandémie ne s’est pas matérialisée.
Les banques portugaises sont toujours marquées par une crise de la dette et une flambée des NPL après la récession de 2010-13. Ils ont depuis réduit les NPL à un total de 11,4 milliards d’euros (11,3 milliards de dollars) en juin 2022, contre un pic de 50 milliards d’euros en juin 2016, selon les dernières données de la Banque du Portugal.
Le ratio NPL des banques portugaises était de 3,4% du crédit total en juin, contre 17,9% mi-2016, mais supérieur à la moyenne européenne de 1,95%.
(1 $ = 1,0133 euros)
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