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L’ancien président du Parlement tunisien dissous a été libéré après avoir comparu jeudi devant le tribunal dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent et « d’incitation à la violence », a indiqué son avocat.
Rached Ghannouchi, le fondateur du parti islamiste Ennahda, avait déjà été interrogé sur l’affaire en juillet.
Le parti a dominé la politique tunisienne pendant une décennie jusqu’à la consolidation du pouvoir du président Kais Saied en juillet de l’année dernière.
D’autres membres d’Ennahdha sont également poursuivis pour des transactions suspectes impliquant Instalingo, une société de production numérique.
L’entreprise fait l’objet d’une enquête depuis l’année dernière pour « complot contre la sécurité de l’État » et incitation à la violence.
Après une audience de 14 heures, le juge d’instruction a relâché M. Ghannouchi, a indiqué son avocat Sami Triki.
Il a déclaré que M. Ghannouchi serait poursuivi dans cette affaire, mais qu’aucune date pour la prochaine audience n’a encore été fixée.
L’homme de 81 ans était arrivé au tribunal de la ville côtière de Sousse, où il a déclaré aux journalistes que l’affaire était un « dossier vide » et un « problème inventé ».
« C’est inventé de toutes pièces et vise à détourner l’attention du peuple tunisien des vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré.
M. Ghannouchi a sévèrement critiqué la décision de M. Saied de limoger le gouvernement soutenu par Ennahdha et de s’emparer de la pleine autorité exécutive.
M. Saied a également dissous le parlement et fait adopter une constitution donnant à son propre bureau des pouvoirs presque illimités.
M. Ghannouchi et d’autres responsables d’Ennahdha sont également jugés dans une affaire distincte, connue sous le nom d’« envoi de djihadistes » vers des zones de conflit, qui est au cœur du débat politique depuis des années et a récemment refait surface.
Ennahdha nie toutes les accusations portées contre ses membres.
En juillet, les juges ont gelé les comptes bancaires tunisiens de M. Ghannouchi et ceux de plusieurs proches et membres de son parti.
Cela est intervenu après qu’un tribunal a émis une interdiction de voyager contre lui en mai dans le cadre d’une enquête sur le meurtre en 2013 de deux personnalités de gauche.
Mis à jour: 11 novembre 2022, 05h37
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