L’Egypte interdit temporairement les chanteurs de « mahraganat » extrêmement populaires


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Le Caire (AFP) – Le syndicat égyptien des musiciens affilié à l’État a annoncé dimanche une interdiction temporaire des chanteurs de « mahraganat » électro-beat, la dernière initiative de l’establishment culturel pour réprimer ce genre extrêmement populaire.

Mahraganat, souvent connu sous le nom d ‘«électro-shaabi», ou électro populaire, s’appuie fortement sur des rythmes générés par ordinateur et synthétisés, et a une large portée.

Certains puristes de l’Égypte socialement conservatrice – une puissance culturelle dans le monde arabe – considèrent ses paroles directes abordant des sujets tels que l’amour, le pouvoir et l’argent comme dépassant les limites morales.

Le syndicat a « décidé de suspendre temporairement les permis délivrés aux chanteurs de mahraganat, afin d’étudier pleinement leur cas (et) afin de préserver la valeur artistique de l’Egypte », a-t-il indiqué dimanche dans un communiqué.

La suspension est intervenue lorsque le chanteur égyptien Mustafa Kamel est devenu le chef du syndicat.

Son prédécesseur, Hani Shaker, avait mené une campagne contre ce qu’il qualifiait de genre « inacceptable », en décidant en février 2020 d’interdire aux artistes de mahraganat les clubs, cafés, hôtels et salles de concert.

« Ce genre de musique chargée d’insinuations sexuelles et de langage offensant est totalement inacceptable. C’est pourquoi nous l’avons débranché une fois pour toutes », a déclaré Shaker à l’époque.

La mesure a été inégalement appliquée.

Le porte-parole du syndicat, Tarek Mortada, a déclaré dimanche qu’un comité serait formé dans les prochains jours pour étudier la question et déterminer un plan d’action, qui pourrait inclure une interdiction permanente.

La décision, a-t-il dit, vise à « préserver le goût du public dans le pays ».

La musique mahraganat s’est généralisée en Égypte, avec ses stars aux noms étranges monétisant le succès des médias sociaux après le soulèvement de 2011 dans le pays.

Avec ses racines dans les quartiers urbains pauvres, il a souvent suscité l’ire des critiques comme « low-brow ».



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