La promesse de déportations massives par Donald Trump suscite un soutien inattendu chez les électeurs hispaniques de New York, selon un sondage. Bien que la ville soit majoritairement démocrate, 47,4 % des hispaniques estiment que cela serait bénéfique pour la ville. Les New-Yorkais sont partagés sur la question de l’immigration, la déportation étant le quatrième sujet de préoccupation. Les opérations de déportation devraient se poursuivre sous l’administration Trump, malgré des manifestations d’opposition.
La promesse du président Donald Trump de mettre en œuvre des déportations massives suscite un soutien surprenant parmi les électeurs hispaniques de New York, dépassant ainsi les autres groupes raciaux, selon un sondage récent.
Importance de cette dynamique
Trump a construit sa campagne sur des thèmes tels que la déportation massive et le renforcement des mesures de sécurité aux frontières, des enjeux qui reçoivent généralement le soutien des républicains, mais aussi un certain écho chez les démocrates. Son administration a promis d’orchestrer l’opération de déportation la plus vaste de l’histoire américaine, ciblant environ 11,7 millions de personnes en situation irrégulière dans le pays.
Bien que New York soit principalement une ville démocrate, Trump a réalisé des progrès notables dans la course pour la présidence de 2024. Un sondage récent indique que les électeurs hispaniques croient que les déportations massives, principalement dirigées contre les immigrants d’Amérique centrale et du Sud, pourraient avoir un impact bénéfique sur la ville.
Les résultats du sondage
Le sondage effectué par Emerson College Polling/PIX11/The Hill a interrogé 1 000 électeurs inscrits à New York entre le 3 et le 5 février.
Les résultats montrent que 47,4 % des électeurs hispaniques estiment que le plan de déportation de Trump serait positif pour New York, tandis que 33,2 % le voient d’un mauvais œil. Ce groupe présente le taux le plus élevé de réponses favorables parmi tous les groupes raciaux interrogés.
Les électeurs blancs sont divisés : 44 % pensent que cela aurait un effet positif, tandis que 44 % le perçoivent négativement. En revanche, 48 % des électeurs noirs s’opposent à cette initiative, et 46 % des répondants s’identifiant comme ‘autres ou plusieurs races’ partagent également des sentiments négatifs.
Globalement, les New-Yorkais semblent partagés sur cette question, avec 41,1 % pensant que les déportations massives pourraient avoir un effet bénéfique, 41,6 % soutenant l’opinion inverse et 17,3 % restant indécis.
Ce sondage présente une marge d’erreur de plus ou moins 3 points de pourcentage.
L’immigration se classe comme le quatrième problème le plus pressant pour les électeurs, juste après l’accessibilité au logement (23 %), la criminalité (22 %) et les préoccupations économiques (22 %), avec 12 % des répondants mentionnant l’immigration comme une priorité.
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a mis en place une série de décrets exécutifs concernant l’immigration. Plus tôt cette semaine, le Département de la sécurité intérieure (DHS) a annoncé que près de 5 700 immigrants en situation irrégulière avaient déjà été déportés dans les deux premières semaines de son second mandat. Par ailleurs, les premiers vols vers un nouveau centre de détention à Guantanamo Bay ont été lancés, bien que ces migrants ne soient pas encore comptabilisés dans les statistiques de renvoi, car ils demeurent sous la garde des États-Unis.
Tom Homan, responsable des opérations aux frontières, a récemment souligné que les immigrants illégaux ayant commis ou ayant des accusations de crimes graves seraient les principales cibles des opérations de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) tant que la Maison Blanche sollicitera un financement supplémentaire pour les agents et les espaces de détention.
Toutefois, la politique de déportation massive de Trump ne fait pas l’unanimité, des manifestations importantes ayant eu lieu dans plusieurs villes le week-end dernier.
Réactions aux politiques de déportation
La secrétaire à la sécurité intérieure, Kristi Noem, a déclaré sur X, anciennement Twitter, le 29 janvier : ‘Un nouveau shérif est en ville : le président Donald Trump. Nous transformons radicalement la situation en éliminant les criminels étrangers illégaux des États-Unis.’
Le sénateur californien Alex Padilla, membre d’une sous-commission sur l’immigration, a commenté : ‘Tous les Américains ressentiront les conséquences de l’agenda anti-immigrants de Trump, qui engendre le chaos et la peur dans les communautés tout en augmentant les coûts pour les entreprises et les consommateurs. Bien que nous convenions tous de la nécessité d’une frontière sécurisée, ces actions exécutives rendent cette tâche encore plus complexe et violent les droits garantis par notre Constitution. Ne vous y trompez pas : une politique chaotique finira par coûter cher au peuple américain.’
De son côté, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé sur les réseaux sociaux : ‘La plus vaste opération de déportation de l’histoire est bien en marche. Promesses tenues. Engagement respecté.’
Avenir des déportations
Les opérations de déportation et les interventions de l’ICE devraient se poursuivre sous l’administration Trump.
Les New-Yorkais se prépareront à élire leur prochain maire en novembre, avec des primaires programmées pour juin.