Les pourparlers de l’UE pour plafonner les prix du pétrole russe sont dans l’impasse à l’approche de l’échéance clé

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L’Union européenne est dans une impasse sur une proposition de plafonnement des prix du pétrole brut russe, malgré l’approche d’une échéance clé et la pression américaine qui se profile.

Après plusieurs cycles de négociations en coulisses, les pays de l’UE n’ont pas été en mesure de s’entendre sur un plafond de prix spécifique, ce qui affectera directement le commerce maritime du pétrole russe dans le monde.

Le plafond s’appuie sur une initiative sans précédent du Groupe des Sept (G7) qui vise à affaiblir davantage la capacité financière du Kremlin à faire la guerre à l’Ukraine.

Sous le régimela Russie perdra la différence entre le prix commercial de son brut de l’Oural et le prix plafonné imposé par l’Occident.

Le G7, l’UE et l’Australie interdiront à leurs banques, assurances, pavillons et sociétés de transport de travailler avec des entreprises russes qui vendent du pétrole brut à un prix supérieur au plafond convenu.

L’Occident détient une position dominante sur le marché de ces services et estime que la Russie ne sera pas en mesure de les remplacer complètement si elle refuse de se conformer au plafonnement des prix.

L’UE doit convenir à l’unanimité d’une fourchette de prix concrète avant que le G7 ne donne son approbation finale.

Fourchette de prix plafond discutée

La dernière proposition à Bruxelles est un plafond de 62 dollars (59 €) par baril de pétrole russe, en légère baisse par rapport aux 65 dollars discutés la semaine dernière, ont déclaré à Euronews des diplomates connaissant la situation.

La Russie, cependant, vend déjà son pétrole brut de l’Oural à un prix réduit, ce qui a récemment varié entre 80 et 65 dollars le baril, soit environ 20 dollars de moins que le pétrole brut Brent de référence.

La Grèce, Chypre et Malte, trois pays côtiers de l’UE qui jouent un rôle clé dans le commerce maritime du pétrole russe, ont initialement poussé à un plafond de 70 dollars (67 €) le baril, jugé trop proche du point de vente de la Russie, ont déclaré plusieurs diplomates. Euronews.

La Grèce possède la plus grande flotte de pétroliers au monde, dont beaucoup transportent du pétrole russe à travers le monde, et tient à préserver l’activité établie de longue date.

Pendant ce temps, la Pologne et les trois États baltes ont adopté une position dure et exigent un plafond plus strict afin de priver la Russie d’une plus grande part de ses bénéfices.

Comme point de départ, ce groupe a appelé à un plafond de 30 $ (29 €) par baril, une proposition jugée irréaliste et irréalisable par une majorité de pays de l’UE.

Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé l’année dernière que le prix d’équilibre du pétrole russe se situait entre 30 et 40 dollars le baril, ce qui couvre entièrement les coûts de production et d’extraction.

« Nous sommes toujours d’avis que le prix devrait être légèrement inférieur (62 dollars le baril), plus proche des coûts de production russes et des calculs budgétaires de l’année prochaine », a déclaré un diplomate à Euronews, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, alors que les discussions se poursuivent.

« Nous ne sommes pas trop radicaux sur un prix strict, mais il devrait être plus bas », a déclaré un autre diplomate qui défend un plafond plus sévère. « Chaque dollar va dans la guerre en Ukraine. »

Alors que les responsables affirment que les pourparlers ont progressé ces derniers jours, une réunion des ambassadeurs lundi soir n’a pas permis de réaliser la percée nécessaire, car les différences restaient trop importantes.

« Les Polonais sont totalement intransigeants sur le prix, sans proposer d’alternative acceptable », a déclaré un autre diplomate à Euronews, notant les concessions faites par les trois pays méditerranéens.

Une échéance imminente

Il n’était pas immédiatement clair quand un nouveau cycle de pourparlers aurait lieu à Bruxelles, bien que mercredi, plutôt que mardi, semble être l’option la plus réalisable.

La République tchèque, l’actuel titulaire de la présidence tournante du Conseil de l’UE, modère les discussions.

Outre la fourchette de prix elle-même, le débat est centré sur la question de l’application.

Le temps presse pour l’UE : le plafonnement des prix doit être convenu avant le 5 décembre, qui marque la date limite pour que les États membres éliminent progressivement toutes les importations de brut maritime russe.

Deux mois plus tard, le 5 février, ils seront contraints de supprimer tous les produits pétroliers raffinés.

L’embargo de l’UE introduit une interdiction totale pour les entreprises européennes de fournir des services d’assurance, bancaires et maritimes à tout pétrolier russe.

Cette disposition sera assouplie pour permettre le service des entreprises russes qui respectent le plafond du G7.

Alors que l’interdiction de l’UE a de fortes implications nationales, l’initiative du G7 est sur le point de se répercuter sur les marchés mondiaux, car de nombreux pays restent dépendants du pétrole russe pour soutenir leurs économies.

Les responsables à Bruxelles admettent que le plafond doit nuire concrètement à la Russie, mais lui permettre également de récolter un niveau minimum de bénéfices afin que le pays continue à commercialiser ses produits dans le monde entier.

On craint également que la mesure ne déclenche une flambée brutale des prix du pétrole, ne provoque une réaction internationale et aliène les pays asiatiques et africains contre l’Occident.

Le prix plafond ne sera pas fixé de manière permanente et sera régulièrement révisé en fonction des tendances du marché.

Le montant choisi par le G7 et l’UE déterminera la douleur financière infligée au Kremlin : la vente d’énergies fossiles est la principale source de revenus de la Russie, représentant plus de 40 % de son budget fédéral.

Du début de la guerre du 24 février au 18 novembre, la Russie a gagné 109 milliards d’euros grâce aux ventes de pétrole brut et 36 milliards d’euros aux produits pétroliers et chimiques, selon les chiffres fournis à Euronews par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur ( CREA), une organisation basée à Helsinki qui suit les exportations d’énergie de la Russie.

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