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L’ancien président, qui avait déjà passé quatre ans en prison avant d’être jugé, est un rival de l’actuel dirigeant du pays.
Un tribunal des Comores a condamné Ahmed Abdallah Sambi, ex-président du pays d’Afrique de l’Est, à la prison à vie pour « haute trahison », ont rapporté les médias régionaux et l’agence de presse AFP.
Selon le Tanzania Daily News, Sambi, qui est un rival politique du président sortant Azali Assoumani, a été condamné par la Cour de sûreté de l’État, un organe judiciaire spécial dont les décisions sont sans appel, après avoir été reconnu coupable d’avoir vendu des passeports à des apatrides vivant dans le Golfe.
« Il a trahi la mission que lui avaient confiée les Comoriens », a accusé devant le tribunal le procureur de la République Ali Mohamed Djounaid alors qu’il requérait la réclusion à perpétuité.
Sambi, 64 ans, qui a dirigé le petit archipel de l’océan Indien entre 2006 et 2011, a promulgué une loi en 2008 autorisant la vente de passeports moyennant des frais élevés.
Le programme controversé visait à donner la nationalité aux soi-disant bidounes – une minorité arabe comptant des dizaines de milliers de personnes qui ne peuvent pas obtenir la citoyenneté.
Selon Djounaid, l’ancien président a détourné 1,8 milliard de dollars dans le cadre de ce stratagème frauduleux, soit plus que le produit intérieur brut de la nation appauvrie.
Les médias locaux ont cité Emmanuel Sossa, un avocat des plaignants civils, disant : « Ils ont donné aux voyous le droit de vendre la nationalité comorienne comme s’ils vendaient des cacahuètes ».
L’avocat de Sambi, Jean-Gilles Halimi, a toutefois réfuté les accusations, affirmant qu’aucune preuve n’avait été fournie pour les fonds manquants et qu’aucun compte bancaire n’avait été avancé pour suggérer un crime.
Sambi a refusé d’assister au procès au motif qu’il n’y avait aucune garantie qu’il serait jugé équitablement. Il a brièvement comparu une fois avec sa défense pour demander au juge de se récuser car il avait déjà siégé au panel qui a décidé de l’inculper.
L’ancien dirigeant, initialement accusé de corruption, avait déjà passé quatre ans en prison avant d’être jugé. Il avait auparavant été placé en résidence surveillée pour avoir prétendument troublé l’ordre public.
Trois mois plus tard, il a été placé en détention provisoire pour détournement de fonds, corruption et faux, dans le scandale dit de la « citoyenneté économique », avant d’être giflé d’accusations de haute trahison.
« Il est clair que Sambi est un obstacle à l’agenda politique d’Azali Assoumani et qu’il fait tout pour le supprimer », avait déclaré à l’AFP la fille de Sambi, Tisslame Sambi.
Parmi les accusés figurait l’homme d’affaires franco-syrien Bashar Kiwan, qui a accusé le gouvernement de chercher à faire pression sur lui pour qu’il témoigne contre l’ancien président en échange d’une grâce.
La présidence comorienne a formellement démenti ces accusations.
Les îles Comores – Anjouan, Grande Comore et Moheli – ont enduré des années de pauvreté écrasante et de troubles politiques, dont une vingtaine de coups d’État ou tentatives de coup d’État, depuis l’indépendance de la France en 1975.
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