Les investisseurs américains naviguent dans un environnement commercial incertain. Après l’imposition de droits de douane par Trump sur plusieurs pays, un accord temporaire avec le Mexique a redressé Wall Street. Les actions vulnérables, notamment dans le secteur automobile, ont chuté, tandis que les valeurs défensives ont progressé. La volatilité des devises et la hausse des rendements obligataires reflètent les inquiétudes économiques, tandis que l’or atteint des sommets historiques.
Les investisseurs américains font face à un climat d’incertitude commerciale mondiale. Ce lundi, le président Trump a pris des mesures significatives, apportant un certain répit à Wall Street grâce à un accord avec le Mexique. Cependant, les actions les plus vulnérables à la conjoncture économique sont toujours en chute.
La politique tarifaire de Donald Trump a rapidement assombri l’ambiance des marchés boursiers à l’échelle mondiale en ce début de semaine. Au cours du week-end, le président a mis en œuvre ses menaces en imposant des droits de douane sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine. Cette décision a soulevé des craintes sur l’éventualité de guerres commerciales, d’impacts négatifs sur la croissance économique et d’une hausse de l’inflation. Néanmoins, l’annonce de la suspension temporaire des droits de douane sur le Mexique a apporté un certain soulagement à Wall Street, permettant aux indices boursiers de remonter par rapport à leurs creux journaliers.
Accord entre Trump et le Mexique : un rayon de soleil pour Wall Street
Le président mexicain, Sheinbaum, et le président Trump ont convenu d’une suspension d’un mois des droits de douane, souhaitant collaborer sur le problème du commerce de fentanyl à la frontière américaine. Bien que Trump ait évoqué la possibilité d’imposer des droits de douane à l’Union européenne, rien n’a encore été décidé. Par ailleurs, des sources indiquent que la Chine envisage de faire une proposition pour éviter des droits de douane plus élevés ainsi que des restrictions sur la vente de technologies.
Le Dow-Jones-Index a terminé la journée avec une baisse de 0,3 % à 44 422 points, soit environ 550 points au-dessus de son plus bas de la journée, soutenu par des actions considérées comme défensives telles que Unitedhealth (+1,0 %), Procter & Gamble (+1,7 %) et Verizon (+1,5 %). Walmart a enregistré une hausse de 1,4 %, avec des analystes de Citi suggérant que le géant de la distribution pourrait tirer parti des droits de douane. En revanche, Apple a subi une chute de 3,4 %. Les indices S&P-500 et Nasdaq ont également connu des baisses allant jusqu’à 1,2 %. Les premières données de la Bourse de New York indiquent que 947 actions étaient en hausse, 1849 en baisse et 53 restées inchangées.
Fluctuations sur le marché des devises et hausse des rendements obligataires
Les mesures tarifaires ont également provoqué des mouvements notables sur le marché des devises et des matières premières. Le dollar a initialement connu une forte hausse, bien qu’il ait légèrement reculé après l’annonce mexicaine. L’indice du dollar a néanmoins progressé de 0,5 %, tandis que l’euro est tombé à 1,0294 dollar. Le peso mexicain et le dollar canadien ont d’abord chuté, mais ont récupéré une partie de leurs pertes au fil de la journée, soutenus par des spéculations sur une résolution possible des questions tarifaires entre les États-Unis et le Canada.
Les droits de douane américains pourraient entraîner une hausse des prix aux États-Unis, incitant la Réserve fédérale à adopter une politique monétaire plus restrictive avec des taux d’intérêt accrus, ce qui renforcerait le dollar américain à l’international. En revanche, le yen japonais a augmenté, étant considéré comme une valeur refuge, tandis que la banque centrale japonaise envisage également une hausse des taux.
Sur le marché obligataire, les rendements à court terme ont augmenté, tandis que ceux à long terme ont légèrement diminué en raison des craintes d’inflation liées aux droits de douane. Les obligations à taux fixe ont été recherchées comme valeurs refuges. L’or, avec sa réputation de valeur refuge en période de crise, a vu son prix grimper de 0,6 % pour atteindre 2816 dollars, atteignant même un nouveau sommet historique à 2830 dollars lors des échanges matinal. Les prix du pétrole, quant à eux, n’ont que légèrement augmenté, malgré le fait que le Canada et, au départ, le Mexique soient les principaux importateurs de pétrole des États-Unis.
Les données économiques américaines ont été éclipsées par le chaos tarifaire. L’indice des directeurs d’achat de S&P Global pour le secteur manufacturier a montré des résultats nettement meilleurs que prévu lors de sa deuxième lecture de janvier, de même que l’indice ISM des directeurs d’achat.
Le secteur automobile en difficulté
Dans le secteur des actions individuelles, les valeurs automobiles ont été particulièrement touchées. Ford, General Motors, Stellantis et Tesla ont enregistré des pertes comprises entre 1,9 et 5,2 %. Le sous-indice S&P-500 a chuté de près de 5 %, car ce secteur est considéré comme particulièrement exposé aux droits de douane, le Mexique et le Canada étant cruciaux pour les chaînes d’approvisionnement de l’industrie automobile.
Constellation Brands a également perdu 3,5 %, avec des attentes de conséquences négatives liées aux droits de douane. De plus, Piper Sandler a révisé à la baisse la note de l’action du brasseur à ‘Neutre’. L’action de Lululemon, fabricant de vêtements de sport basé à Vancouver, a également enregistré une baisse de 0,9 %. En revanche, les actions des secteurs des télécommunications (+1,9 %) et de la consommation de masse (+1,5 %), moins sensibles à la conjoncture, ont montré une meilleure résilience.
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