L’Iran condamne cinq à mort pour le meurtre d’un paramilitaire


Les autorités iraniennes ont condamné à mort cinq personnes pour avoir prétendument tué un membre d’une force paramilitaire affiliée au Corps d’élite des gardiens de la révolution islamique (CGRI) du pays, ont rapporté les médias d’État, tandis que 11 autres ont été condamnées à de longues peines de prison.

Les 16 accusés non identifiés – 13 hommes et trois mineurs – ont été accusés d’avoir tué Ruhollah Ajamian, membre du Basij, une branche paramilitaire volontaire du CGRI, a rapporté mardi l’agence de presse d’Etat iranienne IRNA.

Le meurtre aurait eu lieu à Karaj, près de Téhéran, en novembre, lorsqu’un groupe d’hommes a poursuivi et attaqué Ajamian avec des couteaux et des pierres, selon IRNA. Le rapport faisait référence aux « émeutiers », un terme couramment utilisé par le gouvernement pour désigner les manifestants et les manifestants antigouvernementaux qui se rassemblaient dans la région à l’époque.

Les procureurs ont déclaré qu’Ajamian, 27 ans, avait été déshabillé et tué par un groupe de personnes en deuil qui rendaient hommage à un manifestant tué, Hadis Najafi.

Najafi a été tué le 21 septembre, cinq jours après le début de la vague de protestations qui a éclaté à travers l’Iran après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, 22 ans, qui a été détenue pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de l’Iran.

Les cinq condamnés à mort lundi ont été inculpés par le tribunal révolutionnaire, ainsi que huit autres. Trois garçons ont été inculpés par le tribunal correctionnel, selon l’IRNA. Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Masoud Setayeshi, cité dans le rapport, n’a fourni aucune preuve à l’appui des accusations.

La les peines, qui, selon l’IRNA, peuvent faire l’objet d’un appel, viennent alors que l’Iran a été secoué par des mois de manifestations anti-gouvernementales qui ont été violemment réprimées par les forces de sécurité. Les manifestations, qui entrent maintenant dans leur troisième mois, se sont depuis transformées en appels à la chute du régime et des religieux au pouvoir.

« Répandre la peur »

Les peines ont été condamnées par Iran Human Rights (IHR), une organisation non gouvernementale basée en Norvège.

« Ces personnes sont condamnées à l’issue de procédures injustes et sans procédure régulière », a déclaré le directeur de l’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, à l’agence de presse AFP. « Le but est de semer la peur et d’empêcher les gens de manifester. »

Le tribunal révolutionnaire iranien prononce régulièrement des condamnations à mort. Le tribunal a été créé à la suite de la révolution islamique de 1979. Selon Amnesty International, l’Iran a exécuté au moins 314 personnes en 2021.

La semaine dernière, les autorités iraniennes ont exécuté quatre personnes accusées de travailler pour l’agence de renseignement israélienne Mossad. Il n’a fourni aucune preuve au public pour aucun des crimes présumés des quatre hommes.

Mardi également, l’agence de presse semi-officielle du pays, Tasnim, a déclaré que les autorités avaient arrêté 12 personnes accusées d’être liées à des agents étrangers « anti-révolutionnaires » en Allemagne et aux Pays-Bas.

Selon un communiqué du CGRI cité par Tasnim, le groupe prévoyait de se procurer des armes et d’agir contre la sécurité du pays. Aucun autre détail n’a été fourni. Les arrestations ont également été rapportées par YJC.Ir, un site d’information affilié à la télévision d’État iranienne.

L’Iran arrête et condamne régulièrement des personnes pour des accusations liées à l’espionnage et a accusé les pays occidentaux d’être à l’origine des manifestations. Jusqu’à présent, au moins 473 personnes ont été tuées et 18 200 arrêtées lors des manifestations et de la répression des forces de sécurité qui ont suivi, selon Human Rights Activists in Iran, un groupe surveillant les manifestations.

Il y a eu une confusion croissante ces derniers jours quant au sort de la police des mœurs du pays et à l’application par l’Iran de son code vestimentaire religieux strict. Dimanche, le procureur en chef Mohamed Jafar Montazeri a déclaré que la police des mœurs avait été fermée, dans un rapport publié par l’agence de presse étatique semi-officielle ISNA.

La veille, le procureur a également déclaré que les lois entourant le port du hijab ou du foulard pour les femmes étaient en cours de révision, mais n’a donné aucune indication que le pays prévoyait d’abroger la loi.

Depuis des semaines, moins d’agents de la police des mœurs ont été aperçus dans les villes iraniennes. Partout à Téhéran, il est devenu courant de voir des femmes marcher dans les rues sans porter le hijab, en particulier dans les quartiers les plus riches.



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