L’Ouganda approuve une loi pour incarcérer les personnes homosexuelles : une association de défense des droits humains condamne cette décision « terrifiante » dans un pays où l’homosexualité est déjà considérée comme un délit.

Adoption d’un projet de loi anti-LGBT en Ouganda : peines de prison pouvant atteindre 10 ans

Le Parlement ougandais a adopté mardi soir un projet de loi visant à criminaliser les relations homosexuelles en Ouganda, avec des peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans. Cette décision oblige les groupes de défense des droits à dénoncer la loi comme « épouvantable ». Le président de la Chambre avait prévenu qu’il était nécessaire d’identifier ceux qui pourraient s’opposer à la législation avant que l’appel ne soit lancé et suivi par la quasi-totalité des 389 législateurs présents.

La législation ougandaise antérieure sur l’homosexualité avait été instaurée en vertu des lois de l’époque coloniale. Amnesty International a appelé le président ougandais Yoweri Museveni à opposer son veto au projet de loi, affirmant qu’il s’agissait d’une « grave agression » contre les personnes LGBTQ. Museveni avait suggéré dans un discours récent qu’il soutenait la loi, accusant des nations occidentales anonymes d' »essayer d’imposer leurs pratiques à d’autres ». Elle crée le délit de « tentative d’homosexualité », passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.

Le projet de loi crée également le délit d’homosexualité aggravée, qui s’applique aux relations sexuelles impliquant des personnes infectées par le VIH, des mineurs et d’autres personnes vulnérables.

L’Ouganda est connu pour son intolérance à l’homosexualité, qui était criminalisée en vertu des lois de l’époque coloniale. La communauté LGBTQ ougandaise a subi des pressions de la part des autorités civiles ces dernières années, qui souhaitaient une nouvelle loi sévère punissant les activités homosexuelles.

Criminalisation de l’homosexualité : une grave atteinte aux droits de l’homme

Cette loi a été condamnée par les groupes de défense des droits de l’homme à travers le monde, qualifiant la législation d’atteinte grave aux droits de l’homme. Human Rights Watch a décrit la législation comme une « version plus flagrante » de la loi de 2014, qui avait suscité une large préoccupation internationale et avait été annulée sous la pression des partenaires de développement de l’Ouganda.

Le dirigeant de 78 ans, Museveni, a toujours signalé qu’il ne considérait pas la question comme une priorité et préférerait entretenir de bonnes relations avec les donateurs et investisseurs occidentaux. Néanmoins, le débat sur le projet de loi au parlement a été mêlé de langage homophobe et Museveni lui-même la semaine dernière a qualifié les homosexuels de « ces déviants ».

En Afrique, l’homosexualité est criminalisée dans plus de 30 des 54 pays africains, ce qui a des répercussions sur les personnes LGBT qui sont souvent victimes de violence, de discrimination, de stigmatisation et d’abus à cause de leur orientation sexuelle. La communauté LGBTQ appelle à une révision législative pour protéger leurs droits fondamentaux et promouvoir leur acceptation et leur inclusion dans la société.

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