Macron dit qu’il ne s’excusera pas auprès de l’Algérie pour la colonisation

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Paris (AFP)- Le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne « demandera pas pardon » à l’Algérie pour la colonisation française mais espère continuer à œuvrer à la réconciliation avec son homologue Abdelmajid Tebboune.

« Ce n’est pas à moi de demander pardon, ce n’est pas de cela qu’il s’agit, ce mot romprait tous nos liens », a-t-il déclaré dans une interview au magazine Le Point publiée mercredi soir.

« Le pire serait de décider : ‘nous nous excusons et chacun suivra notre chemin' », a déclaré Macron.

« Le travail sur la mémoire et l’histoire n’est pas un règlement de comptes », a-t-il ajouté.

Mais dans l’interview, il a également exprimé l’espoir que Tebboune « pourra venir en France en 2023 », pour rendre le voyage de Macron à Alger l’année dernière et poursuivre leur « travail d’amitié sans précédent ».

La colonisation centenaire de l’Algérie par la France et la guerre d’indépendance de 1954-1962 ont laissé de profondes cicatrices des deux côtés, que Macron a tour à tour stimulées et apaisées au cours de sa carrière politique.

En 2017, le candidat à l’élection présidentielle de l’époque, Macron, avait qualifié l’occupation française de « crime contre l’humanité ».

Un rapport qu’il a commandé à l’historien Benjamin Stora recommandait en 2020 de nouvelles mesures pour réconcilier les deux pays, tout en excluant le « repentir » et les « excuses ».

Macron s’est également demandé si l’Algérie existait en tant que nation avant d’être colonisée par la France, suscitant une réaction de colère d’Alger.

« Ces moments de tension nous apprennent », a déclaré Macron à l’écrivain algérien Kamel Daoud dans l’interview.

« Vous devez pouvoir tendre à nouveau la main et vous engager, ce que le président Tebboune et moi avons pu faire », a-t-il ajouté.

Il a soutenu une suggestion pour Tebboune de visiter les tombes du héros anticolonial algérien du XIXe siècle Abdelkader et de son entourage, qui sont enterrés à Amboise dans le centre de la France.

« Cela aurait du sens pour l’histoire du peuple algérien. Pour le peuple français, ce serait l’occasion de comprendre des réalités souvent cachées », a déclaré Macron.

L’Algérie et la France entretiennent des liens durables à travers l’immigration, l’implication dans le conflit d’indépendance et les rapatriements d’après-guerre des colons français, touchant plus de 10 millions de personnes vivant en France aujourd’hui.

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