Menace tarifaire de Trump : Des centaines de milliers d’emplois menacés dans le secteur automobile

Menace tarifaire de Trump : Des centaines de milliers d'emplois menacés dans le secteur automobile

Ferdinand Dudenhöffer, expert automobile, met en garde contre les effets néfastes des guerres commerciales de Donald Trump, qui pourraient entraîner la perte de centaines de milliers d’emplois dans l’industrie. Il souligne que la politique tarifaire, visant à favoriser les emplois américains, rappelle des pratiques colonialistes. Les droits de douane actuels, notamment avec l’UE, exacerbent cette situation, menaçant la prospérité économique et mettant en péril les industries des pays moins puissants.

Ferdinand Dudenhöffer, expert en automobile, met en lumière les conséquences des conflits tarifaires initiés par Donald Trump, soulignant qu’ils menacent des centaines de milliers d’emplois dans l’industrie automobile. Il compare ces manœuvres à des pratiques colonialistes.

Les enjeux des guerres commerciales

En seulement quelques semaines de mandat, Donald Trump a déjà déclenché des guerres commerciales sur divers fronts. Ces initiatives visent non seulement à obtenir des concessions politiques de ses partenaires commerciaux, mais aussi à récupérer des investissements, des emplois et des ressources financières en provenance d’autres pays. L’industrie automobile, en raison de sa forte visibilité et de la symbolique des emplois de fabrication, est au cœur de ces stratégies.

La question qui se pose est : combien d’emplois cela pourrait-il représenter pour les États-Unis, et quelles en seraient les répercussions pour d’autres nations ? En examinant le marché automobile américain, on constate qu’en 2024, 5,6 millions de véhicules ont été vendus, représentant une importation nette. Ce chiffre ne prend même pas en compte les véhicules exportés vers le Canada ou d’autres pays.

En prenant le chiffre conservateur de 5,6 millions de véhicules, on peut se demander combien d’emplois Trump pourrait ramener aux États-Unis si toute cette production se faisait sur le sol américain. Ces véhicules, évalués à 25 000 euros chacun, génèrent un chiffre d’affaires d’environ 140 milliards d’euros. Étonnamment, les coûts de main-d’œuvre dans l’industrie automobile représentent environ 12 %. Ainsi, la production de ces véhicules entraînerait des coûts de main-d’œuvre de 16,8 milliards d’euros, ce qui se traduirait par environ 170 000 emplois dans les usines automobiles.

Impact sur l’industrie et la réponse de l’UE

Les véhicules sont assemblés avec des pièces provenant de l’industrie des fournisseurs, ce qui signifie qu’il y a généralement deux emplois chez un fournisseur pour chaque emploi dans une usine automobile. En ajoutant ces 340 000 emplois supplémentaires, le total grimpe à environ 510 000 emplois aux États-Unis. Des comparaisons avec d’autres pays suggèrent même que ce chiffre pourrait dépasser 600 000.

De plus, il faut prendre en compte les investissements nécessaires pour construire de nouvelles usines et le personnel requis pour gérer la production, ce qui renforce l’importance de ce calcul. La politique tarifaire de Trump représente ainsi une menace significative pour l’industrie automobile, notamment dans le cadre du conflit qui se profile avec l’Europe.

Actuellement, l’Union européenne impose un droit de douane de 10 % sur les véhicules importés des États-Unis, tandis que les États-Unis n’appliquent qu’un droit de 2,5 % sur les voitures en provenance de l’UE. En outre, il existe la fameuse « Chicken Tax », avec un taux de 25 % sur l’importation de « Light Trucks » aux États-Unis. Avant même que Trump n’ait menacé les fabricants européens, l’UE avait déjà l’intention de répondre en réduisant rapidement ses droits de douane.

Les droits de douane sont devenus une arme pour Trump, qu’il utilise contre amis et ennemis, menaçant ainsi la prospérité et les emplois. Tandis que des puissances économiques comme la Chine et l’UE peuvent riposter avec des tarifs, des pays comme le Mexique se retrouvent en difficulté pour protéger leur industrie. La politique tarifaire de Trump rappelle des périodes sombres de colonialisme, où les puissances européennes exploitaient sans vergogne leurs territoires à des fins personnelles.