Les Émirats arabes unis dévoilent leurs ambitions climatiques lors d’une conférence mondiale, visant à augmenter les énergies renouvelables et réduire les émissions de CO2 d’ici 2035. Bien qu’ils projettent d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, des critiques émergent sur leur soutien continu aux énergies fossiles. D’autres pays, comme le Royaume-Uni, affichent des objectifs ambitieux, tandis que des leaders mondiaux absents soulignent des lacunes dans l’engagement international face à la crise climatique.
Accroître les énergies renouvelables tout en réduisant les émissions de CO2 – tels sont les nouveaux objectifs climatiques des Émirats arabes unis. En tant que pionniers, ils ont été les premiers à les dévoiler. Quelle est l’ampleur de leurs ambitions ?
Les Émirats arabes unis (EAU) présentent un document de 101 pages dès le début de la conférence mondiale sur le climat à Bakou. La couverture affiche un océan d’un bleu éclatant, tandis que le contenu regorge d’images de vastes champs solaires et de récits inspirants sur des projets de parcs éoliens.
Une Troïka Climatique aux Grandes Ambitions
Les Émirats arabes unis se distinguent en étant l’un des premiers pays à présenter leur nouvelle feuille de route pour la protection du climat jusqu’en 2035 lors de la conférence mondiale à Bakou, en Azerbaïdjan. Ils forment une troïka avec l’Azerbaïdjan et le Brésil, un groupe qui guide le sommet climatique actuel et futur. Les attentes à cet égard sont élevées.
Fentje Jacobsen, de WWF Allemagne, souligne l’importance de montrer l’exemple dès le début de la conférence afin d’inspirer les autres pays. ‘Il est crucial que nous obtenions des contributions climatiques nationales réellement compatibles avec l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré,’ déclare-t-elle. La conférence climatique débute ce lundi, et la question cruciale demeure : comment éviter de dépasser cette limite de réchauffement ?
Énergie Éolienne et Solaire vs. Énergies Fossiles
Sarah Zitterbarth de Greenpeace se montre optimiste face au développement des énergies renouvelables proposé par les Émirats. Cependant, elle souligne que le pays prévoit également de continuer à soutenir les énergies fossiles, ce qui contredit l’objectif de 1,5 degré.
Niklas Höhne, climatologue à l’Institut NewClimate, note que les Émirats ne prévoient qu’une réduction marginale de leurs gaz à effet de serre d’ici 2030, mais ambitionnent de réduire de moitié leurs émissions par rapport à 2019 d’ici 2035. ‘Cela semble peu réaliste,’ ajoute-t-il.
Les Émirats visent une neutralité climatique d’ici 2050, s’appuyant sur des solutions techniques telles que la capture du CO2. Cependant, Höhne met en garde contre le risque que les ÉAU compensent leurs émissions via des certificats de carbone d’autres pays. ‘Il est impératif de réduire nos propres émissions,’ insiste-t-il. ‘Nous n’avons pas le temps de nous contenter de bonnes intentions.’
Malgré ces défis, des développements prometteurs émergent, selon Höhne, spécialiste de la politique climatique.
Le Royaume-Uni : Un Modèle à Suivre
À la conférence, l’objectif climatique annoncé par le Royaume-Uni est salué comme un ‘modèle éclatant.’ Bien qu’il ne s’agisse pas d’un plan aussi détaillé que le document des Émirats, il représente une déclaration significative. D’ici 2035, le Royaume-Uni vise une réduction de 81 % de ses émissions par rapport à 1990. ‘C’est une excellente initiative, c’est la voie à suivre,’ affirme Höhne. Toutefois, l’engagement du gouvernement à mettre ces actions en œuvre est essentiel.
Une Responsabilité Historique envers la Crise Climatique
Il est important de noter que le Royaume-Uni a été l’un des premiers à émettre des gaz à effet de serre. Par conséquent, Höhne souligne que le pays doit également jouer un rôle de leader au niveau international en soutenant financièrement d’autres nations. ‘C’est un domaine où le Royaume-Uni doit encore progresser.’
Au cours de cette conférence, d’autres objectifs climatiques seront présentés pour stimuler les ambitions globales. D’ici février 2025, des plans finaux devront être soumis à l’ONU. Le Brésil a également manifesté son intention de réduire ses émissions de 67 % d’ici 2035 par rapport à 2005. Les discussions se concentrent également sur le plan climatique de l’hôte, l’Azerbaïdjan, bien que Höhne ne s’attende pas à de grandes ambitions de ce côté.
Le Rassemblement des Chefs d’État
Traditionnellement, les premiers jours de la conférence mondiale sur le climat sont marqués par des rencontres entre chefs d’État. Cependant, cette année, plusieurs dirigeants des pays les plus pollueurs, tels que le président Biden, le président chinois Xi Jinping, ainsi que le Premier ministre indien Narendra Modi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le Premier ministre australien Anthony Albanese, ont annulé leur participation.