En Suisse, OC Oerlikon traverse une transformation majeure, cherchant à vendre sa division de machines textiles. Le président Michael Süss a déclaré qu’aucune négociation n’était en cours et que l’entreprise se concentrait sur la technologie de surface et la fabrication additive. Malgré des défis sur le marché, la direction vise une restructuration rapide, mais la division des fibres chimiques a vu son chiffre d’affaires chuter de près d’un tiers. La capitalisation boursière de l’entreprise est désormais de 1,3 milliard.
En Suisse, un autre conglomérat industriel traverse une phase de transformation majeure.
Alors que Georg Fischer, basé à Schaffhouse, a trouvé un acquéreur pour sa division de machines avec United Grinding, OC Oerlikon continue sa recherche d’un acheteur pour son secteur de machines textiles, comme l’a révélé l’entreprise lors de la publication de ses résultats trimestriels mardi.
Focus sur la technologie de surface
Michael Süss, président du conseil d’administration exécutif, a déclaré qu’aucune négociation n’était en cours avec des acheteurs potentiels. « Nous gardons toutes les options ouvertes », a-t-il affirmé lors d’une conférence téléphonique avec les médias.
OC Oerlikon demeure résolu à se désengager de l’activité cyclique des installations de production de fibres chimiques pour se concentrer sur la technologie de surface et la fabrication additive (impression 3D). Ce tournant stratégique, qui marque l’aboutissement d’une transformation de plusieurs années d’un conglomérat diversifié en une entreprise ciblée, a été annoncé en février dernier.
La direction s’est engagée à réaliser cette transformation dans un délai d’un à trois ans et semble respecter cet échéancier.
Leçons de Syngenta
Malgré une flexibilité apparente dans la structuration de la scission, l’introduction en bourse de l’activité de fibres chimiques ne fait plus partie des options envisagées. En raison de la forte présence de ce secteur en Chine, une cotation semblait logique. Cependant, Süss a noté que le temps considérable nécessaire pour cette démarche constitue un obstacle majeur.
Il y a quelques mois, Syngenta a durement constaté combien les préparatifs pour une introduction en bourse en Chine peuvent être longs, ayant finalement décidé d’abandonner son projet après trois ans de travail.
Rieter et la concurrence
OC Oerlikon pourrait plutôt envisager de vendre son activité de fibres chimiques à un concurrent ou à un investisseur financier.
Rieter, un fabricant de machines textiles basé à Winterthour, ne semble pas être une option viable, ayant exprimé son désintérêt lors d’une journée investisseurs récemment.
Comme l’a suggéré Süss, plusieurs concurrents chinois, ainsi qu’un concurrent majeur japonais, existent sur le marché. OC Oerlikon fait également face à une concurrence en Inde dans la fabrication de machines pour la production de polymères.
Tout comme Rieter, OC Oerlikon subit une forte pression sur ses marchés de vente. Les faibles achats de vêtements entraînent une réticence des fabricants de textiles à investir dans leur équipement. Au cours des neuf premiers mois de cette année, la division des fibres chimiques de l’entreprise de Pfäffikon, dans le canton de Schwytz, a enregistré une chute de près d’un tiers de son chiffre d’affaires.
Restructuration rentable en Allemagne
Le flux de trésorerie opérationnel (Ebitda) a connu une chute encore plus marquée, avec une baisse de 44 % par rapport à l’année précédente. La marge Ebitda a également diminué de 2,3 points de pourcentage, mais reste solide à 11,4 %.
Süss a évoqué les mesures de réduction d’effectifs mises en place rapidement sur les sites allemands de Remscheid et Neumünster, ainsi que le transfert de certaines activités vers l’Inde et la Chine, ce qui a renforcé la résilience de l’entreprise. Lors des deux dernières récessions dans le secteur textile, en 2009/10 et 2016, la rentabilité avait été sévèrement affectée.
Les améliorations notables en matière de rentabilité devraient, selon les analystes de Baader Helvea Equity Research, bénéficier à l’entreprise lors des discussions avec des acheteurs potentiels.
Cependant, le cours de l’action d’OC Oerlikon a également subi une pression mardi, chutant jusqu’à 7,7 % pour atteindre 3,68 francs, perdant ainsi la confiance des investisseurs qui l’avait temporairement propulsée à plus de 5 francs en avril 2024.
Réduction d’effectifs à Pfäffikon
Selon Süss, la capitalisation boursière de l’entreprise, à 1,3 milliard