Marine Le Pen se retrouve en procès pour détournement de fonds publics, avec des accusations graves la visant, notamment d’avoir détourné environ sept millions d’euros de l’UE entre 2004 et 2016. Le procureur a demandé des peines de prison et des interdictions politiques. Le Pen dénonce ces accusations comme indécentes et sans fondement. Le verdict est attendu début 2025, tandis qu’elle envisage de se représenter à la présidentielle de 2027.
Marine Le Pen Face à la Justice: Un Procès Controversé
Le 30 septembre, Marine Le Pen affichait une humeur rayonnante alors que son procès pour suspicion de détournement de fonds publics débutait. La cheffe du Rassemblement national (RN) semblait considérer cette procédure, qui se tient devant le tribunal correctionnel de Paris, comme une simple contrainte temporaire.
Des Accusations Gravitantes et des Réactions Émotionnelles
Six semaines plus tard, la situation a pris un tournant dramatique. Après que le procureur a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement, une interdiction d’exercice politique de la même durée, ainsi qu’une amende de 300 000 euros, Marine Le Pen est apparue, cette fois-ci, visiblement affectée et les yeux rougis devant les médias.
Elle a dénoncé ces demandes comme étant « indécentes » et « extrêmement exagérées », affirmant que l’objectif était de priver les citoyens français de leur droit de choisir leurs représentants. Philippe Tanguy, député du RN, a ajouté que, par des méthodes « fanatiques », le « système » cherchait à réduire au silence une politicienne considérée par beaucoup comme une « voix d’espoir et de rupture ».
Ce procès concerne des allégations de fausse occupation d’assistants au Parlement européen. Le Pen, ainsi que 24 autres personnes, dont d’anciens dirigeants du parti, sont accusés d’avoir détourné environ sept millions d’euros de fonds de l’UE entre 2004 et 2016. À l’époque, le parti, alors connu sous le nom de Front national, faisait face à des difficultés financières et aurait utilisé des assistants parlementaires, censés travailler pour ses députés européens et rémunérés avec des fonds de Bruxelles, pour des tâches à Paris.
Les accusés ont la lourde tâche de prouver que leur emploi au sein du Parlement européen n’était pas une façade, ce que la procureure Louise Neyton estime ne pas avoir été démontré. Elle a déclaré : « Vous avez fait du Parlement européen, pour le dire simplement, votre vache à lait, avec l’intention de continuer à le faire », ajoutant que cela avait causé un « préjudice grave et durable » à la démocratie en Europe et en France. Le Parlement européen s’est constitué partie civile dans cette affaire.
Marine Le Pen et ses avocats soutiennent que les accusations sont sans fondement et affirment n’avoir enfreint ni les règles politiques ni les règlements du Parlement européen. Ils avancent que la définition du travail des assistants n’est pas clairement établie dans les règlements, ce qui constitue leur ligne de défense.
Le parti est également poursuivi en tant que personne morale pour avoir mis en place un « système organisé » de détournement, reliant finalement les fils à Marine Le Pen. Le procureur a requis pour tous les cadres et anciens cadres impliqués des interdictions d’exercice politique de trois à cinq ans, ainsi que des peines de prison de plusieurs années, touchant des figures comme Louis Aliot, le numéro deux du RN, ou Jean-Marie Le Pen, absent pour des raisons de santé.
Ce qui attire le plus l’attention, c’est la menace de retrait du droit de vote passif pour Marine Le Pen, alors qu’elle envisage de se présenter pour la quatrième fois lors de l’élection présidentielle de 2027. Bien qu’elle soit actuellement parmi les politiciens les plus populaires de France, la résistance à son égard demeure forte, entraînant des alliances entre partis opposés. Si elle venait à être condamnée, Marine Le Pen a déjà annoncé son intention de faire appel, et le verdict est attendu pour début 2025.