Sommet des Nations Unies sur l’eau : un appel pour une nouvelle économie de l’eau
Les Nations Unies tiennent cette semaine un sommet sur l’eau, une crise mondiale qui a longtemps été ignorée malgré les risques sur le bien-être de milliards de personnes. « C’est la première fois en 46 ans que le monde se rassemble sur la question de l’eau », a déclaré Henk Ovink, envoyé spécial sur les questions d’eau. Les Nations Unies estiment que 2,3 milliards de personnes vivent actuellement dans des pays subissant un stress hydrique. En 2020, deux milliards de personnes étaient privées d’eau potable, 3,6 milliards n’avaient pas de toilettes à domicile, et 2,3 milliards n’avaient aucun moyen de se laver les mains chez elles. Ces mauvaises conditions sanitaires engendrent des maladies.
« Nous devons développer une nouvelle économie de l’eau qui nous aidera à réduire le gaspillage d’eau, à améliorer l’efficacité de l’eau et à offrir des opportunités pour une plus grande équité en matière d’eau », a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Les gouvernements et les acteurs des secteurs public et privé sont donc invités à présenter des propositions pour un programme d’action pour l’eau lors de la conférence des Nations Unies de cette semaine.
Des centaines de projets ont déjà été enregistrés sur le site du Sommet, allant de la construction de toilettes bon marché à l’amélioration des techniques d’irrigation agricole. Les organisateurs estiment que les participants prendront des engagements, aussi bien grands que petits, pendant la conférence. Le prix de l’eau représentant un pour cent du PIB mondial, ils sont convaincus que la sécurisation de l’eau pour nos sociétés d’ici 2030 serait un investissement rentable pour la croissance de nos économies, l’augmentation des rendements des cultures et l’amélioration de la vie des pauvres et des vulnérables.
Une crise mondiale qui dure depuis des décennies
La crise mondiale de l’eau est une question critique qui touche de plus en plus de pays. La situation est désastreuse, avertit Henk Ovink. « Nous avons détruit le cycle hydrologique. Nous prélevons trop d’eau sur notre sol. Nous polluons l’eau qui reste et il y a maintenant tellement d’eau dans l’air que cela a un impact sur notre environnement, nos économies, nos communautés, à travers le changement climatique », ajoute-t-il. Cela signifie qu’il y a sécheresse à certains endroits et inondations à d’autres, dans un cycle qui s’aggrave dans le monde en raison du réchauffement climatique déclenché par l’activité humaine.
Des objectifs de développement durable insuffisants
Les circonstances actuelles sont loin des objectifs de développement durable fixés par l’ONU en 2015 qui ont pour but d’assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous d’ici 2030. Les organisateurs du sommet de l’eau espèrent donc que les participants s’engageront dans un « programme d’action pour l’eau audacieux qui donnera à l’élément vital de notre monde l’engagement qu’il mérite », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Un sommet historique sur l’eau
La dernière conférence de haut niveau sur la question de l’eau s’est tenue en 1997 en Argentine. Il manque actuellement un traité mondial ou une agence onusienne dédiée à la gestion de l’eau. Ainsi, ce sommet de l’eau représente une opportunité unique pour une génération. « C’est maintenant ou jamais, comme on dit », a souligné Henk Ovink , co-organisateur du sommet avec le Tadjikistan.
Le Sommet de l’eau est donc l’occasion pour les gouvernements, les acteurs des secteurs public et privé, des chefs d’État ou de gouvernement, des ministres et des représentants de la société civile et du monde des affaires, d’unir leur force dans la recherche de solutions pour garantir une sécurité hydrique durable. Des solutions existent, les organisateurs affirment qu’un petit investissement financier est nécessaire pour parvenir à une transformation de la gestion de l’eau face à la réalité climatique actuelle.
En outre, chaque engagement individuel peut également apporter son lot de changements significatifs pour un ménage, une école, un village ou une ville. Comme on dit, goutte à goutte, cela devient un océan. C’est en somme un un appel pour une nouvelle économie de l’eau qui pourra aider à réduire le gaspillage d’eau, à améliorer l’efficacité de l’eau, et à offrir des opportunités pour une plus grande équité en matière d’eau.
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