Pfizer conserve l’accès au Parlement européen malgré la controverse sur l’achat de vaccins


Les représentants du géant pharmaceutique Pfizer seront autorisés à continuer d’accéder au Parlement européen, ont décidé les chefs des groupes politiques du Parlement jeudi 16 février, après que l’entreprise ait été menacée d’expulsion dans le cadre de la controverse en cours sur l’achat de vaccins COVID.

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La Conférence des présidents des groupes politiques du Parlement, qui se réunit habituellement lors des sessions plénières à Strasbourg, a voté contre l’exclusion du géant américain Pfizer des locaux du Parlement européen.

« Ce vote est une honte », a déclaré l’eurodéputée verte Michèle Rivasi dans un communiqué de presse après le vote de jeudi.

Le vote fait suite à la proposition des Verts au sein de la commission COVI du Parlement le 11 janvier d’interdire à Pfizer d’entrer au Parlement, après que l’entreprise n’a pas coopéré pour fournir des explications sur les contrats d’achat de vaccins pendant la pandémie de COVID.

« Après le PDG de Pfizer, [Albert] Bourla, a refusé à deux reprises de témoigner au Parlement européen, la commission spéciale COVID a décidé d’imposer une sanction à l’entreprise pharmaceutique en lui interdisant l’accès à nos locaux », a déclaré Rivasi.

Le refus de Bourla de rencontrer les eurodéputés de COVI deux fois de suite, en octobre et décembre derniers, a irrité tous les membres de la commission.

La CoP a ainsi envisagé plusieurs options, dont l’exclusion temporaire de l’entreprise pharmaceutique, l’application de la sanction uniquement au PDG de Pfizer ou à tous ses représentants, ou simplement le maintien de l’accès de l’entreprise au Parlement européen.

Finalement, la dernière option a été choisie.

Von der Leyen n’ira pas au comité COVI

La CoP a également décidé d’inviter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à parler du scandale des SMS qu’elle a échangés avec le PDG de Pfizer. C’est d’abord le comité COVI qui a voulu inviter von der Leyen à leur parler.

« Ces décisions sont extrêmement graves et reflètent le cercle restreint des puissants. Le Parlement européen participe à l’opacité que nous ne cessons de dénoncer, plutôt que d’assurer la transparence et de statuer sur les responsabilités », a ajouté Rivasi.

Von der Leyen doit s’adresser au soi-disant « Pfizergate », dans lequel elle et le PDG de Pfizer sont soupçonnés d’avoir directement négocié un contrat pour 1,8 milliard de doses de vaccin COVID par SMS.

Le premier média à révéler l’affaire des SMS a été le New York Times en avril 2021, qui a décidé lundi 13 février de poursuivre la Commission européenne pour ne pas avoir rendu publics les SMS.

En juillet 2022, le Médiateur européen a sévèrement critiqué la Commission et a déclaré que le manque de volonté de trouver les textes était une grave préoccupation.

« Le traitement de cette demande d’accès aux documents laisse la fâcheuse impression d’une institution européenne qui n’est pas directe sur des questions clés d’intérêt public », a déclaré la Médiatrice, Emily O’Reilly.

[Edited by Zoran Radosavljevic]





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