Pourquoi l’Amérique Latine poursuit son projet de monnaie commune ?

L’Amérique latine et le rêve d’une union monétaire : histoire et obstacles

Depuis des siècles, les dirigeants d’Amérique latine ont rêvé d’une union plus étroite entre les nations qui composent cette région. Le projet le plus récent est l’union monétaire connue sous le nom de « le sur », proposée par les présidents brésilien et argentin. Mais cette idée a-t-elle réellement une chance de se concrétiser ? Dans cet article, nous allons examiner l’histoire de l’intégration latino-américaine, les obstacles à la formation d’une union monétaire et les modèles historiques qui pourraient servir d’exemples.

Le rêve de Bolívar et l’histoire de l’intégration latino-américaine

Le grand héros de l’indépendance de l’Amérique du Sud, Simón Bolívar, est peut-être le plus célèbre des partisans de l’intégration latino-américaine. En 1819, il a proclamé un seul État connu sous le nom de Grande Colombie, comprenant un territoire qui comprend aujourd’hui le Venezuela, la Colombie, le Panama et l’Équateur. En 1826, il a essayé de rassembler une ligue encore plus grande de républiques dans les Amériques avec une armée qui pourrait les protéger des puissances européennes. Mais ces tentatives d’intégration ont toutes échoué au fil du temps.

Les raisons pour lesquelles les pays d’Amérique latine ont du mal à former un bloc sont liées aux divisions profondes qui existaient déjà à la période coloniale. Les colonies espagnoles n’étaient pas autorisées à commercer entre elles, et chaque territoire avait sa propre bureaucratie. La faiblesse des armées post-coloniales a empêché les pays de s’annexer les uns les autres et a laissé les nations post-coloniales divisées. Cette situation a amené les pays d’Amérique latine à former des pactes et des unions pour se rapprocher les uns des autres, mais toutes ces tentatives ont été peu concluantes.

Les défis de l’union monétaire et les exemples historiques

Le projet d’union monétaire actuel, le sur, n’est que le dernier en date d’une longue série de propositions. Cependant, comme l’a souligné Athanasios Orphanides, professeur d’économie au MIT, le sur ne serait pas la deuxième plus grande union monétaire après l’UE, comme cela a été rapporté dans certains médias. En fait, la plus grande union monétaire est les États-Unis. Sans ce système centralisé de création de monnaie, le dollar américain ne serait probablement pas aussi puissant.

Les pays d’Amérique latine contrôlent leur propre monnaie, mais perdent parfois le contrôle de cette dernière. Les petites économies ont notamment tendance à avoir des monnaies plus fragiles. La dollarisation de l’Équateur dans les années 1990, en réponse à une crise économique grave, en est un exemple. Adopter la devise américaine était donc une manière désespérée de sauver l’économie.

D’autres exemples historiques peuvent éclairer la situation actuelle. L’Union européenne a été créée après la Seconde Guerre mondiale dans le but de garantir la paix. Ce qui a commencé comme un accord sur la production de charbon et d’acier entre la France, l’Allemagne et les pays du Benelux est devenu plus tard un marché commun, avec des liens de plus en plus étroits entre les membres. L’euro, pleinement adopté en 2002, a connu des difficultés depuis le krach financier de 2008-2009, qui a mis les pays les plus endettés d’Europe du Sud en difficulté.

Conclusion

Le projet d’union monétaire en Amérique latine est un rêve ancien qui a été poursuivi à divers moments de l’histoire. Cependant, les tentatives précédentes ont toutes été peu concluantes, en grande partie à cause des divisions profondes qui existent entre les nations d’Amérique latine. L’Union européenne fournit un modèle d’intégration réussi, mais l’histoire européenne est très différente de celle de l’Amérique latine. Les pays d’Amérique latine ont chacun leur propre monnaie, mais il est facile de perdre le contrôle de celle-ci, en particulier pour les petites économies. En fin de compte, l’intégration économique et monétaire peut être un objectif louable, mais les obstacles historiques et économiques doivent être pris en compte.

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