« Revue BBCSO / Brabbins – un changement de dernière minute ajoute du drame à la première de Beowulf » – Une soirée musicale épique.

Le dernier concert du BBC Symphony Orchestra dirigé par Martyn Brabbins s’est ouvert avec la première mondiale de Beowulf d’Iain Bell, une cantate de 50 minutes pour ténor, narratrice, chœur et orchestre. Ce concert a été donné au pied levé par Charles Styles, ténor britannique de 26 ans en début de carrière, suite à la laryngite de son prédécesseur. L’influence de Skelton pèse inévitablement sur l’œuvre, qui est consciemment post-wagnérienne et post-romantique dans son ampleur et sa portée, avec des échos de Das Klagende Lied de Mahler par endroits.

Les Forces Requises

Les forces requises pour la représentation de Beowulf sont colossales : un immense orchestre avec quatre bois et plusieurs percussionnistes, et un chœur tout aussi important (le BBC Symphony Chorus), souvent divisé en sections. L’écriture chorale de Bell oscille entre des grappes de sons surnaturels, des youyous chromatiques et un lyrisme diatonique. Des vestiges de structure symphonique se cachent derrière ses quatre sections, illustrant les rencontres de Beowulf avec ses antagonistes – le monstre Grendel, la mère de Grendel et un dragon – puis sa mort et sa crémation.

Les Moments Impressionnants

Certains moments de la cantate sont impressionnants. Une barcarolle insidieusement séduisante nous introduit dans l’antre aquatique de la mère de Grendel. Le dragon reçoit un scherzo lisztien funeste, et l’adieu à la vie de Beowulf, le dernier de plusieurs solos de ténor contrastés, est particulièrement émouvant dans sa beauté sombre et digne.

Toutefois, ailleurs, le score de Bell peut être dense, parfois de manière constante. L’équilibre devient parfois précaire, et l’impact de la première a été sérieusement affaibli par le fait que le chœur et l’orchestre ont rendu à plusieurs reprises la narratrice (Ruth Wilson) inaudible, malgré son amplification.

L’Engagement Energetique De Brabbins

Malgré les problèmes rencontrés, Brabbins a mené avec un engagement énergique. Le jeu et le chant choral étaient détaillés et ciblés. Et Styles, ne semblant pas découragé par le défi qui lui était posé, chantait avec des notes de tête brillantes, un registre central chaleureux et une perspicacité dramatique considérable, sa voix traversant confortablement les textures wagnériennes de Bell.

Le Morceau Compagnon: Job De Vaughan Williams

Le morceau compagnon de la cantate était Job de Vaughan Williams, où Brabbins était tout à fait dans son élément, propulsant la partition vers l’avant avec une intensité mesurée. Il était immaculé dans son jugement du conflit entre spiritualité et violence, et du sentiment de tristesse qui plane juste sous la surface de la musique : une belle performance, jouée avec richesse, clarté et noblesse, qui s’est avérée touchante à l’extrême.

En Conclusion

En somme, malgré des difficultés lors de la représentation, la première mondiale de Beowulf d’Iain Bell a été une performance impressionnante, avec un engagement énergique de la part de Brabbins et de Styles, et une belle exécution de Job de Vaughan Williams. Cette représentation a montré la qualité et la profondeur du talent britannique en musique classique, en particulier chez les jeunes artistes en début de carrière comme Charles Styles.

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