Revue Ruckus – compte à rebours effrayant du contrôle coercitif | Théâtre


JLa pièce solo d’Enna Fincken analyse une relation alors qu’elle se transforme en contrôle coercitif, du premier au dernier jour. Un compte à rebours en arrière-plan enregistre la séquence de la relation : 824 jours restants, 459 jours restants, etc. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un compte à rebours pour s’échapper – ou non – et le jeu de devinettes crée une tension puissante.

Lou, un enseignant du primaire, décrit Ryan comme « dégoûtant gentil » lors de sa première rencontre : il l’emmène dans un restaurant cher et cherche une maison au bord de la mer quand elle en parle comme de son rêve. Une fois sur place, il isole et contrôle.

Écrit et interprété de manière désarmante par Fincken, Ruckus montre comment une jeune femme indépendante peut se retrouver dans une relation qui la prive de presque toute autonomie. Dans une production réalisée par Georgia Green pour Wildcard et inspirée d’histoires vraies, les mouvements de Fincken sont ludiques au début mais deviennent déchiquetés par la frustration et la peur.

L’histoire s’oriente vers un contrôle psychologique par centimètres si bien que, comme Lou, on ne voit pas les roues bouger au premier abord. La conception sonore pleine de suspense de Tingying Dong amplifie la tension alors que des détails effrayants s’insinuent – le régime de nettoyage que Ryan impose à la maison et la façon dont il suit ses mouvements via une application. En fin de compte, c’est à lui de décider ce qu’elle porte et où elle va. « Je ne pense pas que je rencontrerai quelqu’un qui m’aime autant que Ryan m’aime et me déteste autant que Ryan me déteste », dit Lou.

Dans un autre moment épouvantable, le collègue de Lou parle d’une mère maltraitée qui a été placée dans un refuge en tant que facilitatrice passive de sa maltraitance ; c’est « comme si une personne avait un feu dans la cuisine et refusait de l’éteindre », dit-elle. Ces mots semblent planer sur Lou, comme si elle se voyait jugée de la même manière.

Dans ses moments les plus désespérés, elle envisage de s’échapper mais revient sur le sombre fait qu’il la retrouverait. Et, pense-t-elle, s’il n’y a pas eu de violence physique, que peut-elle exactement dire à la police ? Il s’agit d’une pièce austère mais importante qui nous emmène dans la tête et la vie d’une femme piégée.



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