Scandale de corruption : le partenaire d’Eva Kaili, Francesco Giorgi, libéré mais sous surveillance électronique


Francesco Giorgi, le partenaire domestique de l’eurodéputée grecque Eva Kaili et l’un des protagonistes au centre du scandale de corruption engloutissant le Parlement européen, a été libéré de prison jeudi mais restera sous surveillance électronique.

La décision a été prise par un juge belge après une audience à Bruxelles.

Le parquet fédéral de Belgique ne fera pas appel de la décision, a indiqué le bureau dans un bref communiqué.

Giorgi restera en détention provisoire mais sous surveillance électronique.

Il a été inculpé de participation à une organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent, les mêmes accusations que Kaili.

Le couple a une fille de deux ans.

Giorgi et Kaili ont été arrêtés le 9 décembre dans le cadre de l’enquête en cours dans un système d’argent contre des faveurs qui impliquait de « grosses » sommes d’argent et des cadeaux « substantiels » prétendument payés par le Qatar et le Maroc dans le but d’influencer la prise de décision du Parlement européen.

Le Qatar et le Maroc nient vigoureusement les accusations, les qualifiant de revendications infondées.

Plus de 1,5 million d’euros en espèces avaient été saisis lors de dizaines de perquisitions, dont 150 000 euros au domicile de Kaili à Bruxelles.

Outre Giorgi et Kaili, trois autres personnes ont été inculpées au pénal : l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri et l’eurodéputé belge Marc Tarabella, tous deux toujours en prison, ainsi que le directeur de l’ONG Niccolò Figà-Talamanca, libéré début février.

Un autre eurodéputé socialiste, Andrea Cozzolino, était ce mois-ci arrêté en Italie et lutte contre l’extradition vers la Belgique.

Panzeri, le meneur présumé derrière les bourses d’argent, a conclu un accord de plaidoyer avec les autorités belges en vertu desquelles il reconnaît sa culpabilité de corruption et s’engage à partager des informations « révélatrices ».

On ne sait pas si les aveux de Panzeri ont eu un effet sur la décision de libérer Giorgi sous surveillance électronique, une demande qui a récemment été refusée à Kaili elle-même.

Qui est Francesco Giorgi ?

Francesco Giorgi est le partenaire domestique d’Eva Kaili et l’un des principaux acteurs présumés du système de cash-for-favors.

Selon son profil LinkedIn, Giorgi est titulaire d’un diplôme en sciences politiques de l’Université de Milan et travaille comme assistant parlementaire accrédité depuis 2009.

Giorgi a commencé sa carrière dans l’hémicycle en tant qu’assistant de Pier Antonio Panzeri et en 2019, il a rejoint le bureau d’Andrea Cozzolino. Pendant son séjour à Bruxelles, l’homme de 35 ans a eu une relation amoureuse avec Kaili, alors membre du groupe socialiste (S&D).

Sous la direction de Panzeri et de Cozzolino, Giorgi a travaillé au sein de la délégation parlementaire pour les relations avec les pays du Maghreb, connue sous le nom de DMAG, qui couvre le Maroc, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie et la Tunisie.

Giorgi a été « immédiatement licencié » après son arrestation en décembre, a déclaré un porte-parole du Parlement européen à Euronews.

Depuis lors, Giorgi aurait adopté une attitude de collaboration avec les autorités belges, partageant des détails clés sur la façon dont la supposée opération de greffe a fonctionné dans les coulisses.

Selon des documents obtenus par Le Soir et La Repubblica, Francesco Giorgi a avoué faire partie d’une « organisation » utilisée par le Qatar et le Maroc pour influencer l’élaboration des politiques européennes.

L’ancien assistant a tenté de disculper Kaili en accusant son ancien patron, Andrea Cozzolino, et Marc Tarabella d’avoir accepté de l’argent par l’intermédiaire de la direction de Panzeri.

Giorgi a servi de traducteur pour Panzeri, qui ne parle pas anglais, lors de rencontres avec des responsables qatariens qui ont été interceptés par la police belge, a également rapporté Le Soir.

L’avocate de Kaili dit qu’elle se sent « trahie » par son partenaire car la participation supposée de Giorgi au stratagème criminel a transformé l’eurodéputé grec, par extension, en complice.



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