Un groupe de démocrates à la Chambre des représentants s’oppose à une proposition républicaine visant à restreindre le vote des Américains à l’étranger, arguant qu’elle pourrait priver de leur droit de vote des milliers de membres des forces armées. Cette protestation fait suite à des poursuites judiciaires fédérales intentées par des républicains en Pennsylvanie, cherchant à imposer des contrôles supplémentaires pour les électeurs vivant hors des États-Unis. Les démocrates expriment des craintes concernant l’impact de ces mesures sur les élections de 2024.
Un groupe de représentants démocrates s’oppose fermement à une initiative du GOP visant à restreindre le vote des Américains vivant à l’étranger. Ils soutiennent que cette proposition est excessive et menace de priver de leur droit de vote des milliers de membres des forces armées américains stationnés à l’étranger. Cette contestation survient peu de temps après qu’une majorité de la délégation républicaine de Pennsylvanie a déposé une plainte fédérale pour forcer l’État à appliquer des procédures de vérification plus strictes pour les électeurs résidant à l’étranger.
Les républicains affirment que la législation actuelle permet à ces électeurs de s’inscrire et de voter sans fournir de pièces d’identité. En conséquence, ils seraient en mesure de recevoir et de soumettre des bulletins de vote par courriel sans aucune vérification d’identité, selon les dires du groupe. Les démocrates, en revanche, ont fait remarquer que ces exigences supplémentaires pourraient priver des « dizaines de milliers » d’électeurs à l’étranger, y compris des militaires, de leur possibilité de voter.
Une bataille juridique croissante autour des droits de vote
Cette controverse a été intensifiée par une lettre adressée au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, signée par six démocrates ayant un passé militaire. Dans cette lettre, ils expriment leurs inquiétudes concernant les implications de ces poursuites judiciaires sur la participation électorale des membres des forces armées, très cruciale dans le cadre des élections de 2024.
Ainsi, lors de l’élection de 2020, plus de 1,2 million de bulletins de vote avaient été soumis par des électeurs à l’étranger, et dans l’État de Pennsylvanie, environ 25 000 électeurs vivants à l’étranger sont inscrits.
Les républicains intensifient leurs efforts dans d’autres États
Les républicains ayant déposé la plainte avaient également été opposés à la certification des résultats électoraux de 2020 en Pennsylvanie. Cette confrontation juridique ne se limite pas à cet État : le Parti républicain a récemment engagé des poursuites similaires en Caroline du Nord et au Michigan, des États jugés sensibles pour l’élection de 2024.
Les républicains soutiennent que les électeurs vivant à l’étranger ne satisfont pas aux conditions requises pour pouvoir voter. De leur côté, les responsables de l’État de Pennsylvanie sont accusés de « diluer les bulletins de vote légitimes » des militaires, en violation des lois sur la sécurité des élections.
Un ancien membre du JAG de la marine a exprimé l’importance de garantir que les droits des militaires à des élections sécurisées soient protégés, soulignant un engagement personnel lié à son expérience sur le terrain.
Le droit de vote est essentiel pour tous les citoyens
Les débats autour de ce sujet soulèvent aussi des interrogations sur la qualité des actions en justice. La législation fédérale permet aux États de fixer leurs propres règles électorales, mais l’Uniformed and Overseas Citizens Absentee Voting Act (UOCAVA) désigne le ministère de la Défense comme responsable de l’inscription et du vote des électeurs militaires et gouvernementaux vivant à l’étranger.
Adopté en 1986 et révisé à plusieurs reprises, l’UOCAVA vise à simplifier le processus de vote des Américains vivant à l’étranger. Ces modifications ont été mises en place pour améliorer l’efficacité du vote, suite à des controverses antérieures.
Dans une lettre au secrétaire à la Défense, les législateurs ont appelé à faire respecter la loi fédérale pour s’assurer que tous les Américains puissent exercer leur droit de vote. Bien que l’issue des procédures judiciaires reste incertaine, il est déjà noté que dans un des procès au Michigan, un juge a signalé que le délai pour agir était trop long.
La Caroline du Nord prévoit de traiter la demande des républicains dans les jours suivants.