Bakou, avec ses hôtels luxueux, prospère grâce à ses riches réserves de pétrole et de gaz en mer Caspienne. La Société nationale des hydrocarbures, Socar, joue un rôle clé dans l’économie azerbaïdjanaise, représentant une part majeure des exportations et des revenus. Malgré des ambitions de transition énergétique, les critiques soulignent le manque de stratégie. L’Azerbaïdjan, devenu un partenaire énergétique crucial pour l’Europe, fait face à des enjeux environnementaux tout en répondant à une demande croissante.
Luxueux Hôtels et Ressources Énergétiques à Bakou
Sur la promenade en bord de mer de Bakou, des établissements prestigieux tels que « Quatre Saisons », « Hilton » et « Marriott » s’alignent, témoignant de la richesse présente à chaque coin de rue. Cette prospérité s’enracine dans les profondeurs de la mer Caspienne, où d’abondantes réserves de pétrole et de gaz attendent d’être exploitées.
La capitale azerbaïdjanaise doit pratiquement sa richesse à ces ressources fossiles, des éléments que de nombreux pays tentent de réduire. Ironiquement, alors que Bakou vit de l’or noir, des diplomates se réunissent pour discuter de la protection du climat lors d’une conférence internationale.
La Société Nationale des Hydrocarbures et son Impact Économique
Pour le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, critiquer son pays pour ses ressources pétrolières serait aussi absurde que de reprocher à Bakou son ensoleillement exceptionnel de plus de 250 jours par an. Aliyev considère ces réserves comme un « don de Dieu ».
La Société nationale des hydrocarbures de la République d’Azerbaïdjan, connue sous le nom de Socar, est le principal acteur dans l’exploitation de ces richesses. Fondée en 1992, Socar a vu le jour grâce à la fusion de deux entreprises d’État, répondant ainsi à la nécessité de ressources dans un pays en pleine transition économique après l’effondrement de l’Union soviétique.
Avec environ 90 % de ses exportations et 60 % de ses recettes d’État provenant des hydrocarbures, l’Azerbaïdjan reste très dépendant de ces ressources. En Suisse, Socar a acquis le réseau de stations-service Esso en 2011, marquant une étape importante pour la présence azerbaïdjanaise en Europe de l’Ouest. De plus, la filiale Socar Trading, basée à Genève, joue un rôle crucial dans le chiffre d’affaires de l’entreprise.
Malgré des objectifs environnementaux annoncés, la transition énergétique de Socar semble lente. Bien que l’entreprise vise des émissions nettes nulles d’ici 2050, des critiques soulignent l’absence d’une stratégie crédible pour atteindre ces ambitions. Toutefois, le gaz naturel, considéré par beaucoup comme une solution de transition vers une énergie plus verte, a connu une croissance rapide pour Socar, surtout dans le contexte de la crise énergétique en Europe.
Avec une augmentation significative de la production de gaz naturel, l’Azerbaïdjan s’est positionné comme un partenaire clé pour l’Europe, en particulier après la réduction des livraisons de gaz russe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a même qualifié le gouvernement d’Aliyev de partenaire fiable. Les prévisions indiquent que d’ici 2027, les livraisons de gaz azerbaïdjanais vers l’UE pourraient doubler, remplaçant ainsi une partie des approvisionnements russes.
La nécessité d’adapter rapidement l’approvisionnement en gaz n’est pas négligeable. En parallèle, l’Azerbaïdjan a récemment commencé à importer du gaz russe pour répondre à la demande européenne croissante, soulevant des questions sur les implications pour les consommateurs azerbaïdjanais qui bénéficient historiquement de prix subventionnés.
En conclusion, alors que Socar continue d’étendre ses opérations et de renforcer ses partenariats à l’international, la question de la durabilité et de l’impact environnemental de ses activités reste au cœur des préoccupations, tant sur le plan local qu’international.