Titre : La France face à un paradoxe : Analyse de la demande et de la réalité à travers sept graphiques révélateurs de la pauvreté.

Titre : La France face à un paradoxe : Analyse de la demande et de la réalité à travers sept graphiques révélateurs de la pauvreté.

La France, réputée pour son patrimoine et sa gastronomie, fait face à des défis économiques croissants. La polarisation politique s’est intensifiée avec l’ascension des partis extrêmes, tandis que le gouvernement de Macron peine à maintenir la compétitivité. Malgré quelques progrès dans l’industrie, la stagnation économique, une faible orientation à l’exportation et une dette publique en hausse exacerbent les tensions sociales. Les réformes nécessaires n’ont pas suffi à apaiser le mécontentement, entraînant un climat de grèves et d’instabilité politique.

Des cathédrales majestueuses et des châteaux impressionnants, des paysages verdoyants, des repas raffinés en plusieurs services et des vins exquis : l’adage « vivre comme un roi en France » n’est pas sans fondement.

Cependant, il est regrettable de constater que la « Grande Nation » est actuellement sous les projecteurs pour des raisons peu reluisantes. Lors des récentes élections parlementaires, les partis d’extrême droite et d’extrême gauche ont vu leur influence croître. Le parlement, désormais polarisé, a récemment renversé le gouvernement fragile du Premier ministre Michel Barnier. Emmanuel Macron, bien qu’ayant mis en œuvre quelques réformes judicieuses malgré une forte opposition, est devenu impopulaire au sein d’une grande partie de la population. Parallèlement, les marchés financiers expriment leurs craintes face à la situation économique de la France, qui semble vivre au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps.

Mais que se passe-t-il réellement ?

Les défis économiques de la France sont le résultat de tendances de longue date, illustrées par les graphiques suivants.

Un déclin progressif

Historically, la France a su maintenir son rythme économique aux côtés de l’Allemagne grâce à un savant mélange d’agriculture et d’industries d’État. Cependant, entre 1980 et 2006, le PIB par habitant a connu une croissance significative dans les deux pays. Depuis la crise financière de 2007/08, la situation en France s’apparente à celle de l’Italie au début du siècle : la croissance stagne et l’économie semble marquer le pas. À l’inverse, l’Allemagne a continué de croître jusqu’à la pandémie.

Des lois du travail peu propices à la croissance, une bureaucratie centralisée et un manque d’ouverture internationale ont sapé la compétitivité de la France. Ce déclin, bien que lent, est indéniable et rappelle les difficultés rencontrées par l’Italie, désormais visibles en France.

Dans ses efforts pour freiner les transformations structurelles, le gouvernement français a souvent paralysé l’économie. L’ancienne industrie, autrefois florissante, a vu sa compétitivité s’effriter, tandis que le nombre d’entreprises innovantes de taille moyenne a cruellement manqué.

De 1990 à 2021, la part de l’industrie dans l’économie française a chuté de 25 % à 16 %. Grâce aux efforts de Macron, cette part a légèrement augmenté l’année dernière, atteignant 19 %. Cependant, cela reste bien en deçà des 28 % en Allemagne et des 25 % en Suisse, et ce, malgré le coût élevé des subventions gouvernementales.

En outre, l’économie française souffre d’une faible orientation à l’exportation. Les exportations ne représentent que 33 % du PIB, contre 47 % pour l’Allemagne et 75 % pour la Suisse. Une économie intérieure peu exposée à la concurrence internationale risque de stagner en matière d’innovation.

Des tentatives d’apaisement inefficaces

Dans un contexte de stagnation économique, la productivité ne progresse guère. Les salaires peinent à augmenter sans que les entreprises ne voient leur compétitivité compromise, ce qui entraîne un mécontentement croissant et des tensions sociales.

Ce mécontentement se manifeste notamment par des grèves fréquentes en France depuis la crise financière. Alors que les grèves ont considérablement diminué en Espagne, elles ont au contraire augmenté en France. En 2022, la France a enregistré 99 jours de grève pour 1000 employés, contre 35 en Espagne, 7 en Allemagne et seulement 0,7 en Suisse.

Le gouvernement a tenté de répondre à ces tensions par des réformes nécessaires, notamment dans les domaines des retraites et de la politique énergétique, mais a souvent choisi de les compenser par des aides financières. Après la crise financière et pendant la pandémie, les dépenses sociales ont explosé, et de plus en plus de subventions ont été allouées aux entreprises sous le mandat de Macron.

L’année dernière, les transferts sociaux et les subventions ont représenté 56 % de toutes les dépenses publiques en France.

En augmentant ces dépenses face aux crises, le gouvernement a également fait grimper le taux d’imposition, atteignant récemment 57 %. Pour mettre cela en perspective, l’Allemagne a un taux d’imposition de 48 %, tandis que la Suisse se situe à 32 %.

Malgré ces augmentations de dépenses, les recettes fiscales n’ont pas suivi, entraînant des déficits persistants. La France n’a enregistré un excédent budgétaire que dans les années 1970.

Pour 2023, l’État français a dépensé 5,5 points de pourcentage de plus que ce qu’il a perçu, un chiffre qui devrait dépasser 6 points cette année. Selon les règles de l’UE, un maximum de 3 points est autorisé, tandis que la dette publique française atteint désormais 112 %, contre 63 % pour l’Allemagne et 32 % pour la Suisse.

La France s’est ainsi retrouvée enlisée dans une économie de la dette, autrefois caractéristique de pays comme l’Italie et la Grèce. Ce n’est plus une petite nation, mais un pays central de la zone euro qui peine à financer ses ambitions. Cette réalité se heurte à une population et des partis qui semblent réticents à l’accepter, comme l’illustre la chute du gouvernement Barnier.

Malgré tout, les investisseurs continuent de croire que la France, à l’image de l’Italie, est « trop grande pour faire faillite ». Récemment, la prime de rendement des obligations d’État françaises a dépassé celle des obligations d’État grecques et s’est rapprochée de celle des obligations italiennes, signalant la nécessité pour la France de prévoir le service de sa dette.