Titre : L’éloignement croissant entre l’Amérique et l’Europe suite à l’appel de Trump à Poutine

Titre : L'éloignement croissant entre l'Amérique et l'Europe suite à l'appel de Trump à Poutine

L’appel entre Trump et Poutine a suscité une inquiétude parmi les ministres de la Défense européens, qui ont ressenti un manque d’inclusion. Boris Pistorius a exprimé son mécontentement face aux concessions américaines, plaidant pour une négociation impliquant l’Ukraine et l’Europe. Pete Hegseth a défendu Trump comme un négociateur efficace, mais ses propos ont provoqué des tensions au sein de l’OTAN. Les discussions révèlent des divergences entre Européens et Américains sur la stratégie à adopter.

Comment interpréter l’appel téléphonique entre le président américain Trump et le président russe Poutine ? Les ministres de la Défense de l’UE ont cherché des mots justes lors de la réunion de l’OTAN à Bruxelles, en insistant sur leur désir d’être inclus.

Alors que les ministres de la Défense européens tentaient de formuler des réponses et de gérer diplomatiquement les propos de Trump sur l’Ukraine, le nouveau secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a proposé une nouvelle perspective. ‘Il n’existe qu’un seul homme capable de rassembler les parties pour établir la paix’, a-t-il affirmé. Cet homme, selon lui, est Donald Trump.

Trump et Poutine : Une négociation sans l’Ukraine et l’Europe

Au siège de l’OTAN, où le ton est généralement sérieux et collaboratif, cette déclaration a semblé incongrue, presque comme un culte de la personnalité.

Plus tôt dans la journée, à Washington, la porte-parole de Trump, Karoline Leavitt, avait déjà qualifié son patron de ‘plus grand faiseur de deals’ au monde. Elle a veillé à ce que les journalistes extérieurs au cercle de Trump ne puissent pas poser de questions, évitant ainsi d’aborder la question des concessions de Poutine pendant l’appel téléphonique.

Que s’est-il réellement convenu ? Quelle est la réaction de l’Ukraine ? Voici un résumé de la situation.

Appel à l’inclusion des Européens

Revenons au siège de l’OTAN. Lorsque les ministres de la Défense européens se sont présentés devant les micros, beaucoup ont ressenti un mélange de surprise et d’irritation. Y avait-il eu effectivement un manque d’information de la part des alliés avant l’appel entre Trump et Poutine ? En réponse à une question d’un journaliste, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a clairement exprimé son mécontentement, déclarant : ‘Personne n’a été impliqué avant cet appel.’

Pistorius n’a pas caché son désaccord avec la stratégie de Trump. Il a regretté que Washington ait déjà fait des concessions publiques avant même d’entamer les négociations avec Poutine. ‘Il aurait été préférable de discuter des questions d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou des pertes territoriales uniquement lors des négociations’, a-t-il ajouté.

Pistorius a également plaidé pour une inclusion des Européens dans le processus de négociation, une demande qui a été reprise presque mot pour mot par la haute représentante de l’UE, Kaja Kallas. Elle a insisté sur le fait qu’une ‘politique d’apaisement’ ne serait pas efficace, tandis que les ministres des Affaires étrangères des grands pays de l’UE ont également souligné l’importance de leur participation.

Les défis au sein de l’OTAN

Qu’il s’agisse d’une démonstration de force ou d’un signe de divergence entre Européens et Américains sur une question cruciale, les discussions au sein de l’alliance transatlantique ne laissaient transparaître aucun signe d’harmonie. Pete Hegseth, lors de sa première apparition à l’OTAN, semblait à la fois concentré et soucieux d’affirmer son autorité.

Avec un ton direct et clair, les déclarations du nouveau chef du Pentagone ont même mis le secrétaire général de l’OTAN au défi. Marc Rutte a tenté de tempérer les choses, en indiquant que l’initiative solitaire de Trump pourrait certainement ‘provoquer quelques débats’ au sein de l’alliance, ce qui semble être une réalité.

Trump, un homme d’affaires à l’approche pragmatique

Rutte a ensuite cherché à établir des objectifs communs, insistant sur le fait que l’Ukraine devait négocier à partir d’une position forte et que ‘jamais, au grand jamais’, les négociations avec Poutine ne devraient aboutir à un accord aussi fragile que celui de Minsk.

Cependant, cela n’a pas empêché Hegseth d’émettre des remarques incisives. Il a affirmé que l’initiative de Trump n’était pas une trahison, soulignant que les États-Unis avaient été le pays le plus solidaire de l’Ukraine. En insistant sur les compétences de Trump, Hegseth a déclaré : ‘C’est un homme d’affaires, il utilisera toutes ses cartes.’ En rappelant également la présidence précédente de Trump, il a tenté de rassurer les Européens en signalant qu’à l’époque, il n’y avait pas eu d’attaques de Poutine contre l’Ukraine.

Hegseth a conclu en affirmant que ‘nous avons à nouveau le parfait faiseur de deals’. Mais, la manière dont il a formulé cette déclaration semblait plus être une menace qu’un message d’optimisme.

Ce sujet a été rapporté par NDR Info le 13 février 2025 à 09h00.