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Le chef militaire du Burkina Faso a déclaré vendredi que son pays n’avait pas rompu ses relations diplomatiques avec la France, à laquelle il a demandé de retirer ses forces, et a nié la présence de mercenaires russes Wagner dans le pays.
L’ancienne puissance coloniale française avait des forces spéciales basées dans la capitale Ouagadougou, mais sa présence avait fait l’objet d’un examen minutieux alors que le sentiment anti-français dans la région grandissait, Paris retirant son ambassadeur au Burkina en raison des demandes de la junte.
« La fin des accords diplomatiques, non ! a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré dans une interview télévisée avec des journalistes burkinabés. « Il n’y a pas de rupture dans les relations diplomatiques ni de haine contre un État en particulier. »
Traoré a poursuivi en niant qu’il y ait eu des mercenaires du groupe Wagner déployés au Burkina Faso, alors même que la junte a entretenu des liens avec Moscou.
Wagner, un tristement célèbre groupe de mercenaires russes fondé en 2014, a été impliqué dans des conflits en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Ukraine.
« On a entendu partout que Wagner est à Ouagadougou », a-t-il dit, ajoutant qu’il s’agissait d’une rumeur « créée pour que tout le monde prenne ses distances avec nous ».
« Nous avons notre Wagner, c’est le VDP que nous recrutons », a-t-il dit, évoquant les auxiliaires civils des Volontaires pour la Défense de la Patrie. « Ce sont nos Wagner. »
Il a déclaré que « tout ce que le peuple veut, c’est sa souveraineté, vivre dans la dignité. Cela ne signifie pas quitter un pays pour un autre ».
Paris a confirmé le mois dernier que ses troupes des forces spéciales, déployées pour aider à combattre une insurrection djihadiste qui dure depuis des années, partiraient dans un mois.
Conflit sanglant
Pays enclavé au cœur du Sahel de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est l’un des pays les plus instables et les plus pauvres du monde.
Il est aux prises avec une insurrection djihadiste qui a déferlé depuis le Mali voisin en 2015.
Des milliers de civils, de soldats et de policiers ont été tués, plus de deux millions de personnes ont fui leurs foyers et environ 40 % du pays échappe au contrôle du gouvernement.
La colère au sein de l’armée face au bilan croissant a déclenché deux coups d’État en 2022, dont le plus récent a eu lieu en septembre, lorsque Traoré, 34 ans, a pris le pouvoir.
Il s’en tient à l’engagement pris par la junte précédente d’organiser des élections pour un gouvernement civil d’ici 2024.
Après que la junte au pouvoir au Mali a forcé les troupes françaises à partir l’année dernière, les officiers de l’armée qui dirigeaient le Burkina Faso voisin ont emboîté le pas, demandant à Paris de vider sa garnison.
Sous le président Emmanuel Macron, la France retirait déjà ses troupes dans la région du Sahel, qui comptait il y a quelques années à peine plus de 5 000, appuyées par des avions de chasse, des hélicoptères et des véhicules de combat d’infanterie.
Il en reste environ 3 000, mais les départs forcés du Mali et du Burkina Faso – ainsi que de la République centrafricaine au sud l’année dernière – soulignent à quel point les vents anti-français se renforcent.
(AFP)
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