Un député d’extrême droite français exclu du parlement pour un commentaire raciste


Le député français d’extrême droite Grégoire de Fournas a été sanctionné vendredi 4 novembre par une exclusion de l’Assemblée nationale, suite à l’indignation de la Chambre suite à un commentaire raciste adressé à un autre député.

La décision de « censure avec exclusion temporaire » de l’Assemblée nationale française a été prise par le Bureau de l’Assemblée nationale contre le député du Rassemblement national (RN) de Fournas.

Lors de l’heure des questions au gouvernement jeudi, le député de gauche La France Insoumise (LFI) Carlos Martens Bilongo interrogeait le gouvernement sur le sort des migrants bloqués sur le navire Ocean Viking en mer Méditerranée.

Pendant qu’il parlait, de Fournas a crié « retournez en Afrique! », provoquant l’indignation de tous les partis de la Chambre.

Des propos jugés racistes

Le parti de Marine Le Pen fait l’objet de vives critiques depuis l’incident.

A la suite des propos de de Fournas, fait rarissime en France, la séance de questions au gouvernement a été suspendue puis arrêtée, les conditions d’un débat parlementaire apaisé n’étant plus réunies. Cet élément a également été pris en compte dans la décision du Bureau, selon certains de ses membres.

Les propos ont été immédiatement condamnés par tous les groupes parlementaires et qualifiés de racistes en ce qu’ils visaient un député noir – sauf par le groupe d’extrême droite Rassemblement national, qui a défendu de Fournas.

De Fournas a nié s’être adressé à Bilongo lui-même. Il a dit qu’il avait voulu faire référence au bateau de migrants mentionné dans le discours de Bilongo, et s’est dit « désolé » pour le malentendu dans un e-mail envoyé directement à son collègue.

Cependant, tant pour la coalition de gauche (NUPES) que pour le parti majoritaire, la question n’était pas pertinente, au motif que l’expression «retournez en Afrique» est raciste, qu’elle soit dirigée contre le bateau de migrants ou le député.

Par ailleurs, quelques vieux tweets – plus tard en partie supprimés par de Fournas – montrent que le député a suscité la controverse sur des commentaires liés au continent africain dans le passé.

Bilongo, pour sa part, a déclaré qu’il était « honteux d’être relégué à la couleur de sa peau ».

« Aurait-il été plus acceptable qu’un parlementaire crie sur les réfugiés du bateau SOS Méditerranée, qu’ils doivent retourner en Afrique ? Il a demandé.

Le député Sylvain Maillard, du parti présidentiel Renaissance, a déclaré que Le Pen « doit s’excuser » et exiger la démission de de Fournas.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a accepté, mais le député du Rassemblement national a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de démissionner.

La sanction

Le Bureau de l’Assemblée nationale est composé des vice-présidents (dont deux issus du RN), des secrétaires et des questeurs de la chambre basse du Parlement français.

Les présidents des groupes politiques – dont Le Pen pour le RN – étaient également présents, mais n’ont pas pu prendre part au vote qui a conduit à la décision. Les membres du Rassemblement national du Bureau de l’Assemblée ont décidé de s’abstenir lors du vote et la sanction a été prononcée à l’unanimité.

Lors de la réunion du Bureau, de Fournas est interrogé et écouté par les différents membres, qui votent alors l’exclusion à la majorité simple.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a annoncé la sanction aux députés, qui ont ensuite confirmé la censure avec exclusion temporaire. MP de Fournas n’était pas dans la Chambre lorsque la sanction a été prononcée.

Tous les députés ont voté en faveur de la censure avec exclusion temporaire, à l’exception du groupe Rassemblement national. Le président de l’Assemblée a rappelé l’extrême gravité de cette sanction, prononcée vendredi pour la deuxième fois depuis la création de la Ve République en 1958.

Le député est ainsi privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois et interdit de participer aux travaux de l’Assemblée pendant 15 jours.

Les accusations de « cosying » d’extrême droite s’intensifient après la rencontre Macron-Meloni

Les accusations de rapprochement avec l’extrême droite volent en France après que le Rassemblement national de Marine Le Pen a soutenu lundi la motion de défiance de la gauche envers le gouvernement et que le président Emmanuel Macron a rencontré le nouveau Premier ministre controversé de l’Italie, Giorgia Meloni.

[Edited by Nathalie Weatherald]





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