Une ville française développe l’autoconsommation d’énergie, avec le soutien de l’UE


Le maire de la ville française de Dijon a inauguré un projet unique d’autoconsommation d’énergie financé par le programme européen RESPONSE et destiné à renforcer les éco-références de la région. EURACTIV France s’est déplacé en Bourgogne Franche-Comté pour l’inauguration.

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A Fontaine d’Ouche, quartier dijonnais qui compte 10 000 habitants de 42 nationalités, les nouveaux panneaux solaires bi-faciaux installés sur le toit de l’école Buffon ont connu un démarrage un peu couvert, avec de fortes pluies et des nuages.

Mais à l’intérieur du bâtiment, le maire de la ville, François Rebsamen, a qualifié le projet, qui produit 300 MWh/an, d’« unique en Europe ».

Dijon, avec la ville finlandaise de Turku, a été sélectionné comme pilote du programme européen RESPONSE, qui rassemble 53 partenaires privés et publics de 13 pays. Doté d’un budget propre de 23 millions d’euros, dont 7,4 millions d’euros à Dijon, il fait partie du programme paneuropéen de 80 milliards d’euros « Horizon 2020 : Smart Cities & Communities ».

L’objectif est de développer des pôles à énergie positive qui, en plus de satisfaire leurs propres besoins énergétiques, exportent leur production supplémentaire vers d’autres consommateurs locaux. Le programme à Dijon est divisé en deux parties ; l’école Buffon et la réduction de la consommation énergétique de 487 foyers du quartier.

Les panneaux de l’école devraient répondre à environ 30 % de la consommation énergétique des 14 bâtiments administratifs de la zone. Globalement, le projet vise à produire 20 % d’énergie en plus qu’il n’en consomme, tout en réduisant ses émissions de carbone de 75 %.

« L’écologie pour tous »

Pour se démarquer des 100 autres villes candidates qui rivalisaient également pour faire partie du pilote, la ville a proposé de développer le programme dans un quartier existant.

Ce programme est « la plus grande opération d’autoconsommation en France dans des bâtiments existants », a expliqué Yves Chevillon, directeur de l’action régionale d’EDF en Bourgogne-Franche-Comté, présent à l’événement.

Oanez Codet-Hache, responsable de l’écologie urbaine de la métropole dijonnaise, a souligné la volonté politique de mettre en œuvre le programme, ainsi que le programme de rénovation thermique du quartier et l’attribution du label éco-quartier par l’État français en 2017.

Adhésion des habitants

Quant aux maisons qui bénéficieront du programme, il était important que leurs habitants « s’approprient le projet », a déclaré Sarah Bello, responsable du renouvellement urbain à la métropole dijonnaise.

Cependant, la nature de la mise en œuvre est essentielle, afin de ne pas imposer de charges liées à la maintenance aux 80 intégrations de haute et basse technologie dans leurs maisons.

Les nouveaux équipements comprennent pour environ 1 700 € d’équipements produits par l’entreprise lyonnaise OGGA, spécialisée dans les équipements de la maison intelligente, permettant d’adapter les consommations aux besoins et aux habitudes des habitants, par exemple en coupant le chauffage lorsqu’un locataire éteint les lumières.

Mais les retours ont été positifs, et Bello a expliqué que les résidents étaient « assez satisfaits du résultat ».

A plus long terme, les autorités et les partenaires du projet ont besoin de deux ans pour analyser la première phase de déploiement dans 102 foyers. Ces années de pilotage du projet doivent permettre de s’assurer que les gains annoncés, à savoir une réduction de 25 à 30 % de la facture énergétique d’un appartement, sont réalisables.

Les projets d’efficacité énergétique ont un précédent à Dijon, puisqu’il y a trois ans, la ville a adopté un projet « Sur Dijon », qui vise à réduire la consommation énergétique de la ville de 65 % d’ici 2030.

Elle a également mis en service une centrale solaire capable d’alimenter plus de 8 000 habitants, démarré la production de biogaz à hauteur de 10 GWh/an et ouvert 100 millions d’euros de financement pour produire de l’hydrogène vert.

Il a été suivi par le programme RESPONSE, lancé en 2020.

« C’est naturel » pour un territoire qui innove « depuis plus de 20 ans », a déclaré le maire de Dijon.

[Edited by Alice Taylor/Nathalie Weatherald]





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