Uwe Krupp, surnommé « German King Kong » en Amérique du Nord et « l’entraîneur de hockey sur glace » en Allemagne, est un pionnier du hockey. Double vainqueur de la Coupe Stanley avec les Colorado Avalanche, il a récemment pris les rênes du HC Lugano en Suisse. Reconnu pour sa relation authentique avec ses joueurs, il adopte une approche directe, espérant redresser l’équipe après des performances mitigées. Sa connaissance du hockey et son expérience seront déterminantes pour l’avenir du club.
Les surnoms peuvent être un véritable casse-tête : certains s’ancrent dans la mémoire collective, tandis que d’autres prennent une dimension autonome. Pourtant, il est rare que la personne concernée puisse s’identifier pleinement à l’appellation qui lui est attribuée.
Uwe Krupp est un homme aux deux surnoms emblématiques. En Amérique du Nord, on le connaît sous le nom de « German King Kong », tandis qu’en Allemagne, il est souvent désigné comme « l’entraîneur de hockey sur glace ». Ces deux appellations ne sont pas sans fondement. En effet, une comparaison avec l’illustre Jürgen Klinsmann s’impose facilement. Tout comme Klinsmann, Krupp a fait le saut vers les États-Unis à l’âge de 18 ans, quittant son Allemagne natale pour embrasser une carrière dans la LNH. De plus, il a été marié à une Américaine et a eu deux enfants avec elle.
Un parcours exceptionnel : Deux fois vainqueur de la Coupe Stanley
Au cours de sa carrière, Uwe Krupp a intégré le style de vie nord-américain en jouant dans des villes comme New York, Québec, Cleveland, Detroit et Atlanta, où il a accumulé près de 800 matchs de LNH en 17 ans. Il est considéré comme un pionnier du hockey sur glace, étant le premier Allemand à évoluer dans la LNH, à participer au Match des étoiles, et surtout, à remporter la Coupe Stanley à deux reprises. Son premier titre, acquis avec les Colorado Avalanche en 1996, reste gravé dans les annales. Lors du match décisif contre les Florida Panthers, il a inscrit le seul but de la rencontre, offrant ainsi la victoire à son équipe après une incroyable prolongation de 4 minutes et 30 secondes.
Pour illustrer le niveau de jeu de Krupp à cette époque, il suffit de regarder les coéquipiers qu’il avait dans l’équipe des Avalanche, dirigée par l’entraîneur Marc Crawford. Des légendes comme Peter Forsberg, Joe Sakic et Patrick Roy faisaient partie de cette équipe, mais c’est Krupp qui a scellé le sort du championnat avec son but décisif.
Aujourd’hui, Uwe Krupp a pris ses distances avec la LNH, mais il n’a jamais perdu de vue le hockey en Suisse. Depuis janvier dernier, il occupe le poste d’entraîneur du HC Lugano, s’efforçant de redresser l’équipe après le départ de Luca Gianinazzi. Ce dernier, âgé de seulement 30 ans, avait été promu entraîneur principal en octobre 2022, mais après des performances décevantes, le club a décidé de changer de cap.
Le passage de Gianinazzi à Krupp représente un contraste saisissant : d’un entraîneur peu connu à une figure internationale. Pour le club tessinois, c’est aussi un retour à une époque où seuls les plus talentueux avaient leur place. Krupp s’inscrit dans la lignée d’entraîneurs prestigieux qui, depuis le dernier titre de champion en 2006, ont tenté de résoudre le mystère du club. Il bénéficie également de l’appui d’Antti Törmänen, qui joue le rôle de conseiller senior.
Un entraîneur à l’écoute de ses joueurs
Krupp est reconnu comme un entraîneur qui entretient de bonnes relations avec ses joueurs. Son expérience et son autorité naturelle lui permettent de maintenir un juste équilibre entre proximité humaine et distance professionnelle. Il prône une approche directe, qu’il appelle la règle du « No bullshit », visant à aborder les problèmes sans détour.
Il reste à voir si cette philosophie saura redonner au HC Lugano l’élan nécessaire. Ses débuts ont été prometteurs, bien que marqués par une défaite douloureuse 1-2 lors d’un derby contre Ambri. Toutefois, son expérience avec les Kölner Haie, un club qui partage une philosophie similaire, pourrait jouer en sa faveur. Krupp a déjà été entraîneur de cette équipe à deux reprises depuis son retour d’Amérique du Nord, mais après une saison décevante, il a dû quitter son poste.
La durée de son mandat à Lugano reste à déterminer. Pour le moment, il a signé jusqu’à la fin de la saison. Il déclare : « Mes enfants ont besoin de stabilité à cet âge. Je me concentre sur les trois prochains mois. Pour la suite, nous verrons. » Avant de rejoindre le club, il n’avait qu’une connaissance superficielle de Lugano, n’ayant effectué qu’une brève visite lors d’un match amical. Il se rappelle avoir été émerveillé par la beauté de la ville à son arrivée.