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Quarante-six soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet ont quitté la capitale Bamako samedi un jour après avoir été graciés par le chef de la junte malienne, ont indiqué à l’AFP un responsable de l’aéroport et une source diplomatique.
Les militaires ivoiriens, dont la détention a déclenché une âpre querelle diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire, ont été arrêtés le 10 juillet 2022, après leur arrivée à Bamako.
Le Mali les a accusés d’être des mercenaires, tandis que la Côte d’Ivoire et les Nations Unies disent qu’ils ont été transportés par avion pour assurer la sécurité de sauvegarde de routine du contingent allemand de la mission de maintien de la paix de l’ONU.
Le 30 décembre, un tribunal malien a condamné les 46 soldats à 20 ans de prison, tandis que trois femmes parmi les 49 initialement arrêtées, qui avaient déjà été libérées en septembre, ont été condamnées à mort par contumace.
Ils ont été reconnus coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement » et de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, avait déclaré à l’époque le procureur Ladji Sara.
Vendredi, le chef de la junte malienne Assimi Goita a gracié les 49 soldats.
De Bamako, ils se rendront à Lomé, la capitale du Togo, avant de se rendre à Abidjan, a indiqué à l’AFP un responsable diplomatique togolais.
Le président togolais Faure Gnassingbé, médiateur dans la foulée, avait effectué mercredi une « visite amicale de travail » à Bamako.
Efforts diplomatiques
Le procès s’est ouvert à Bamako le 29 décembre et s’est terminé le lendemain.
Il est intervenu à l’approche de la date limite du 1er janvier fixée par les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour que le Mali libère les soldats sous peine de sanctions.
Une délégation ivoirienne s’était rendue au Mali pour des entretiens avant l’ouverture du procès, et le ministère ivoirien de la défense avait déclaré que le différend était « en passe d’être résolu ».
Un accord conclu entre le Mali et la Côte d’Ivoire à l’époque avait laissé ouverte la possibilité d’une grâce présidentielle de Goita.
Le gouvernement malien a cité vendredi un protocole d’accord que les deux pays avaient signé « sur la promotion de la paix et le renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage entre la République du Mali et la République de Côte d’Ivoire ».
Il a également remercié le président togolais mais a dénoncé la « position agressive » du dirigeant de la CEDEAO Umaro Sissoco Embalo.
Des tensions de longue date
Les relations entre le Mali et ses voisins ouest-africains étaient déjà tendues avant les arrestations, depuis que le président élu Ibrahim Boubacar Keita a été renversé en août 2020 par des officiers mécontents de ne pas avoir réussi à faire reculer une insurrection djihadiste.
Le président ivoirien Alassane Ouattara est considéré comme l’un des dirigeants ouest-africains les plus intransigeants envers les putschistes maliens.
Après l’arrestation des troupes, l’ONU a reconnu certains « dysfonctionnements » de procédure dans une note adressée au gouvernement malien, affirmant que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».
La présidence ivoirienne a également reconnu « des lacunes et des malentendus ».
Mais la dispute s’est intensifiée en septembre, lorsque des sources diplomatiques dans la région ont déclaré que le Mali voulait que la Côte d’Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime ses regrets pour le déploiement des soldats.
Bamako souhaitait également que la Côte d’Ivoire remette les personnes qui se trouvaient sur son territoire depuis 2013 mais qui sont recherchées au Mali, ont-ils déclaré.
La Côte d’Ivoire a rejeté les deux demandes et était prête à de longues négociations pour libérer les troupes, ont indiqué les sources.
« Cette prise d’otages ne sera pas sans conséquences », avait alors déclaré Ouattara.
Les tensions ont conduit le Premier ministre malien par intérim de l’époque, Abdoulaye Maiga, à dénoncer une « synchronisation des actions » contre le Mali lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Il a attaqué le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour avoir déclaré que les soldats ivoiriens n’étaient pas des mercenaires.
Il a également critiqué le chef de la CEDEAO, Embalo, ainsi que les chefs d’État ivoirien et nigérien.
(AFP)
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