Capsules de Lonza : un frein à la croissance qui doit être éliminé.

Capsules de Lonza : un frein à la croissance qui doit être éliminé.

Wolfgang Wienand, le nouveau CEO de Lonza, a annoncé la vente de la division des capsules, acquise pour 5,5 milliards de dollars en 2017. La demande pour les compléments alimentaires a chuté, impactant les performances de l’entreprise. Bien que Wienand présente cette activité comme prometteuse, ses résultats sont décevants. Lonza envisage de se concentrer sur la fabrication pharmaceutique et biotechnologique, avec des prévisions de croissance pour l’année prochaine, tout en dépendant de la libre circulation des travailleurs avec l’UE.

Les nouveaux dirigeants d’entreprise sont souvent attendus au tournant, et Wolfgang Wienand, qui occupe le poste de CEO chez Lonza à Bâle depuis moins de six mois, n’échappe pas à la règle.

Ce jeudi, lors d’une journée dédiée aux investisseurs, il a annoncé une décision majeure : l’entreprise mettra en vente sa plus grande acquisition en plus de 125 ans d’histoire. La division concernée est celle des capsules, un secteur que Lonza avait acquis en 2017 pour un montant de 5,5 milliards de dollars, incluant 2 milliards de dettes.

Un projet en demi-teinte

« Cette acquisition s’inscrit parfaitement dans la stratégie de croissance de Lonza », avait affirmé la direction à l’époque. Le groupe cherchait à élargir son modèle commercial, s’éloignant de son rôle exclusif de fabricant sous contrat pour l’industrie pharmaceutique pour proposer ses services aux fournisseurs de médicaments en vente libre et de compléments alimentaires.

Cependant, environ trois ans plus tard, et au début de la pandémie de COVID-19, la division avait connu un essor, les consommateurs se tournant massivement vers les vitamines et autres produits de santé. Aujourd’hui, il semble que cette acquisition ait été une erreur stratégique.

Changement des priorités des consommateurs

Actuellement, la demande pour les compléments alimentaires a considérablement diminué. En effet, de nombreux foyers ont encore des stocks importants en raison des achats faits lors des périodes de forte demande. De plus, avec la hausse des prix des denrées alimentaires et d’autres produits essentiels, les priorités des consommateurs ont évolué. Bien que ces compléments puissent offrir des bénéfices pour la santé, ils ne sont pas perçus comme indispensables pour la majorité.

Cette baisse de la demande impacte négativement les performances globales de l’entreprise, et la direction anticipe un chiffre d’affaires nul pour cette année.

Dans ce contexte difficile, vendre l’activité des capsules à un prix satisfaisant sera un véritable défi. Wolfgang Wienand, ainsi que son supérieur Jean-Marc Huët, qui a récemment pris la présidence du conseil d’administration, semblent avoir décidé qu’il valait mieux se débarrasser de ce secteur rapidement plutôt que d’attendre.

Incertitude sur le prix de vente

La direction n’a pas encore précisé les attentes de prix concernant cette vente. « Accordez-nous un peu de temps pour faire avancer ce dossier », a déclaré le directeur financier Philippe Deecke.

Wienand, qui précédemment dirigeait la société concurrente Siegfried, tente de présenter l’activité des capsules sous un jour positif, la qualifiant de « formidable » et affirmant son statut de leader du marché en termes de chiffre d’affaires et de rentabilité.

Cependant, son chiffre d’affaires reste juste au-dessus d’un milliard de francs, un niveau que Lonza avait déjà atteint en 2015, suggérant que l’acquisition n’a pas été un moteur de croissance mais plutôt un frein.

Sur le marché boursier, la nouvelle a été accueillie avec soulagement, la valeur de l’action de Lonza augmentant de 4,9 % pour atteindre 548,20 francs à la clôture. Les analystes de la banque Vontobel estiment que cette décision est bénéfique, car la division des capsules ne fait pas partie des activités centrales de l’entreprise. La Banque cantonale de Zurich a également exprimé sa satisfaction : « Nous sommes ravis du plan de sortie. »

Ambitions pour l’ancienne usine de Roche

Désormais, Lonza souhaite se concentrer sur la fabrication de médicaments pour les secteurs pharmaceutique et biotechnologique, où elle se positionne comme un leader du marché, avec d’excellentes perspectives de vente.

Pour l’année prochaine, la direction prévoit une croissance organique d’environ 10 à 14 %. Grâce à la nouvelle usine biotechnologique acquise à Vacaville, en Californie, l’expansion pourrait atteindre près de 20 %. La direction anticipe que cette nouvelle capacité pourrait générer d’abord 500 millions de francs de chiffre d’affaires, avec une augmentation prévue de 10 à 14 % par an par la suite.

Dépendance à la libre circulation des personnes avec l’UE

Pour réaliser ces ambitions, Lonza devra continuer à investir dans de nouvelles installations et recruter davantage de personnel. En évoquant la question actuelle de la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE, Wienand a souligné que le groupe avait élargi son effectif dans son usine de Visp, passant de 2000 à 5000 employés en quatre ans.

Pour satisfaire cette demande croissante en personnel, Lonza comptera toujours sur la possibilité de recruter dans les pays voisins, car « le marché suisse est trop petit pour nos besoins ».