Parier sur la descente féminine à Saalbach est complexe, avec huit gagnantes différentes la saison dernière. Sofia Goggia, bien qu’audacieuse, fait face à des blessures, tout comme d’autres concurrentes. Les skieuses autrichiennes retrouvent leur forme, tandis que des jeunes comme Lauren Macuga et Malorie Blanc émergent. Malgré la concurrence, Goggia reste une favorite, espérant qu’une skieuse italienne remporte à nouveau le titre de championne du monde, un exploit rare depuis 1932.
Parier sur le ski peut s’avérer être un véritable casse-tête. Jamais il n’a été aussi ardu de désigner une favorite pour la descente féminine à Saalbach lors des championnats du monde de ski. La saison dernière, huit athlètes différentes ont triomphé lors de huit courses distinctes, tandis que cet hiver, trois femmes se partagent déjà les podiums de quatre compétitions. Actuellement, aucune skieuse ne peut revendiquer le titre de reine de la vitesse.
Cela s’explique également par le fait que l’une des prétendantes au titre, Sofia Goggia, ne cesse de flirter avec les limites. La skieuse italienne, guidée par le mantra « seuls les audacieux », s’efforce de dominer la compétition. Lorsqu’elle est dans son élément, elle affiche une vitesse inégalée. En revanche, une chute est toujours possible, comme le prouve son récent incident.
Les blessures, un facteur clé des performances
Les blessures sont l’une des raisons principales expliquant l’absence d’une hiérarchie claire parmi les skieuses. En effet, la moitié des athlètes victorieuses durant l’hiver 2023/24 ont malheureusement terminé à l’hôpital : Jasmine Flury, Corinne Suter, Mikaela Shiffrin et Sofia Goggia. Bien que Flury, en tant que championne du monde 2023, aurait dû bénéficier d’un départ privilégié à Saalbach, elle n’est pas suffisamment rétablie pour concourir. Shiffrin, quant à elle, fait une pause dans les courses de vitesse.
Corinne Suter a opté pour un retour plus prudent que Goggia. Elle a terminé à la 21e place lors de sa première descente de la saison, mais a progressivement retrouvé ses repères, et sa confiance a augmenté avec chaque course. Elle est désormais prête à retrouver le podium, ayant décroché au moins une médaille lors de chaque grand événement depuis 2019.
Les skieuses autrichiennes, après une période difficile, commencent également à retrouver leur place. Elles n’avaient pas remporté de victoire en descente depuis trois saisons, jusqu’à ce que Cornelia Hütter brise cette malédiction lors de la dernière course de l’hiver dernier à Saalbach. Elle a également remporté le classement des disciplines. La performance de Stephanie Venier, qui a remporté une médaille d’or en Super-G, montre que les skieuses autrichiennes peuvent briller à domicile.
De plus, les athlètes plus expérimentées ne semblent pas prêtes à céder leur place aux jeunes. Federica Brignone, âgée de 34 ans, a battu le record de la plus vieille gagnante de descente en Coupe du monde à deux reprises cette année. Stephanie Venier, 31 ans, est la plus âgée des championnes du monde en Super-G, tandis que Lara Gut-Behrami, 33 ans, mène le classement en Super-G. Toutes les victorieuses de descente cet hiver ont au moins 32 ans.
Les jeunes talents émergent
Malgré le retour de Vonn et la persistance des athlètes expérimentées, les jeunes talents commencent à se faire un nom. Lauren Macuga, 22 ans, et Malorie Blanc, 21 ans, se distinguent particulièrement. L’Américaine a remporté la victoire en Super-G à St. Anton et a confirmé son statut avec une médaille de bronze aux championnats du monde. La Valaisanne, pour sa part, a terminé deuxième en descente lors de sa deuxième participation en Coupe du monde.
Alors, qui sera couronnée championne du monde ? Si les médailles d’or étaient attribuées sur la base des performances passées, Sofia Goggia serait la grande favorite. Elle a déjà remporté le classement en descente à quatre reprises et a été la première Italienne à décrocher l’or olympique dans cette discipline en 2018. Il serait grand temps qu’une skieuse italienne remporte à nouveau le titre de championne du monde en descente, un exploit qui n’a pas été réalisé depuis 1932, presque à l’aube de l’histoire du ski de compétition.