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Holstebro (Danemark) (AFP) – Se réinventer en tant que brasseur à 62 ans ne serait jamais venu à l’esprit de Poul Erik Vestergaard, mais l’abattage controversé des visons du pays par le Danemark à cause des craintes de Covid l’a forcé à changer de cap.
Les autorités ont ordonné l’abattage de la population de visons d’élevage du pays nordique en novembre 2020 à la suite de la découverte d’une souche mutée du coronavirus.
Après une interdiction de deux ans, le Danemark autorisera à nouveau l’élevage de visons à partir de janvier 2023.
Mais pour Vestergaard, ses jours d’élevage de visons sont terminés.
« La ferme peut être utilisée pour d’autres choses. C’est mon point de vue. C’est fini maintenant. Il faut juste qu’elle disparaisse », déclare à l’AFP l’agriculteur vétéran dans une ferme de 100 hectares (247 acres) qui deviendra une microbrasserie.
La plupart des quelque 1 000 fermes du pays scandinave, autrefois premier exportateur mondial de fourrure de vison, ont fait le même choix, laissant des « fermes fantômes » dans les plaines de l’ouest du Danemark, où l’élevage était concentré.
Alors qu’il se promène dans les bâtiments désormais vides – des installations qui doivent être maintenues intactes jusqu’à ce que l’État ait évalué leur valeur exacte – l’ancien agriculteur dit qu’il n’est pas amer.
En 1986, il rachète la ferme de son père, alors dominée par les vaches laitières, et se lance dans l’élevage de visons avec 50 femelles jusqu’à ce que l’entreprise prospère avec l’aide de son fils, qui le rejoint en 2006.
Il avait prévu de passer progressivement le flambeau.
C’était jusqu’à ce que le Danemark impose un abattage national des animaux, par crainte d’une souche de coronavirus mutée qui était censée compromettre l’efficacité des vaccins.
Il est apparu plus tard que le gouvernement n’avait pas le mandat légal d’exiger l’abattage, provoquant un scandale politique dont le pays se remet encore.
N’ayant aucun cas parmi ses visons, Vestergaard a pu vendre toutes ses fourrures. Mais face à la disparition de son entreprise du jour au lendemain, l’agriculteur danois s’est retrouvé désemparé.
Martin, son fils, a repris son métier d’électricien, tout en explorant sa passion pour la bière, brassant dans sa cuisine avec un ami d’enfance, Thomas.
« Ils avaient ce passe-temps, et ils étaient sur le point de passer au niveau supérieur », explique l’ancien éleveur.
« Ça va être excitant : un nouveau chapitre », dit-il.
Ils ont reçu des subventions totalisant un million de couronnes danoises (143 000 $) pour convertir leur élevage de visons en une nouvelle entreprise.
Brassage, pâtisserie et fraises
Sur 200 candidats, environ 60 entrepreneurs ont reçu des subventions similaires dans le cadre d’un programme mis en place par le gouvernement local du Jutland, dans l’ouest du Danemark.
D’autres se lancent dans la boulangerie, cultivent des fraises ou créent des fermes dédiées à l’éducation.
« C’est en fait un programme très populaire », explique Bent Mikkelsen, qui est en charge du plan mis en place par la région Midtjylland.
Il estime qu’aujourd’hui tous les anciens agriculteurs qui n’ont pas pris leur retraite travaillent à nouveau, les décrivant comme un groupe très « entrepreneur ».
Avec leur partenaire Thomas Jeppesen, Poul Erik et Martin ont acheté neuf fûts d’acajou ainsi que l’équipement nécessaire à la création d’une microbrasserie.
« Au printemps, nous allons démarrer la brasserie », explique Jeppesen, qui travaille dans l’informatique.
« Le plan est que Martin et moi ferons le breuvage. Après cela, Poul Erik le mettra en bouteille et mettra des étiquettes autour des bouteilles », explique-t-il.
Pour faire face aux coûts avec la récente flambée des prix de l’électricité, ils prévoient d’installer des panneaux solaires une fois qu’ils auront reçu leur compensation.
Et pour l’instant, un retour à l’élevage de visons est hors de question.
« Je ne crois pas que le gouvernement va le laisser grandir à nouveau », dit Martin.
Retenues de vison
Une poignée de passionnés entend pourtant reprendre l’élevage dans le pays, qui était un poids lourd mondial, avec la Chine, dans un secteur vilipendé par les militants des droits des animaux.
L’un des éleveurs a déjà acheté environ 2 000 visons, mais ce sera un démarrage lent et difficile à reconstruire, selon les représentants de l’industrie.
« Pour la première ou les deux premières années, aucun flux de trésorerie n’est à prévoir », déclare Simonsen. « Mais c’est un travail sincère pour eux. »
© 2022 AFP
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