Customize this title in frenchMacron poursuit son projet de loi sur l’aide à mourir

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Il s’agit d’un changement majeur pour une France où les mesures d’interruption active de la vie sont actuellement interdites.

Le président Emmanuel Macron a annoncé qu’il proposerait un projet de loi légalisant « l’aide à mourir » pour les malades en phase terminale.

Dans une interview publiée lundi, le président français a déclaré que le projet de loi, qu’il compte présenter à l’Assemblée nationale en mai, s’appliquerait strictement aux adultes souffrant de maladies de courte ou moyenne durée, comme le cancer en phase terminale. Cette décision fait suite à des sondages suggérant le soutien du public.

Cette loi, a déclaré Macron au journal Libération, « trace une voie qui n’existait pas jusqu’à présent et qui ouvre la possibilité de demander l’aide à mourir sous certaines conditions strictes ».

Macron a annoncé à l’automne une évolution vers une législation sur le suicide assisté. Un long processus de consultation a alors été engagé. Une majorité s’est prononcée en faveur.

Le projet de loi permettrait aux adultes atteints d’une maladie incurable et capables de se forger leur propre opinion de se voir prescrire une substance mortelle que les patients administreraient eux-mêmes ou avec l’aide d’un tiers.

La substance peut être administrée au domicile du patient, dans des maisons de retraite ou des centres de soins. Les experts médicaux auront 15 jours pour répondre à la demande d’aide à mourir, et un accord sera valable trois mois, période pendant laquelle le patient pourra se rétracter, a précisé Macron.

Si les professionnels de la santé rejettent la demande, le patient peut consulter une autre équipe médicale ou faire appel, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Gabriel Attal a écrit sur X que le projet de loi serait présenté au Parlement français à partir du 27 mai. « La mort ne peut plus être une question taboue et soumise au silence », a-t-il ajouté.

Un débat de longue date

Les débats sur la manière d’aborder les pratiques d’interruption intentionnelle de la vie existent depuis longtemps en Europe.

Alors que certains soutiennent que l’administration de médicaments mortels est un « meurtre » légalisé, d’autres affirment que cela offre une mort digne à ceux qui souffrent.

Macron, dans l’interview, a hésité à qualifier l’aide proposée d’« euthanasie » ou de « suicide assisté ». Le premier voit un médecin administrer une dose mortelle pour mettre fin à la vie d’un patient. Dans la seconde, les patients prennent des médicaments pour mettre fin à leurs jours eux-mêmes, tout en étant assistés par des soignants médicaux.

Plusieurs voisins de la France, dont la Belgique et l’Allemagne, autorisent le suicide assisté ou l’euthanasie sous des conditions strictes. Cependant, ces deux mesures sont interdites en France, principalement en raison de la pression des associations religieuses.

Les évêques catholiques de France ont catégoriquement rejeté le projet de loi lundi.

« Une loi comme celle-ci, quel que soit son objectif, fera pencher tout notre système de santé vers la mort comme solution », a déclaré à La Croix Mgr Eric de Moulins-Beaufort, chef de la Conférence des évêques de France.

Une loi française de 2016, dite Claeys-Leonetti, autorise la sédation profonde et continue mais uniquement pour les personnes dont le pronostic est menacé à court terme.

Le nouveau projet de loi s’appuiera sur les résultats d’une convention citoyenne lancée en 2022, au cours de laquelle un groupe de 184 citoyens français désignés au hasard ont débattu de la question pendant deux ans.

Dans leur conclusion de l’année dernière, plus de la moitié du groupe s’est déclaré favorable à l’autorisation d’une certaine forme d’assistance à mourir pour ceux qui le souhaitent.

Environ 53 patients français se sont rendus en Belgique voisine pour des procédures d’euthanasie en 2022, sur un total de 61 patients basés à l’étranger, selon la Commission fédérale belge de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie.

La semaine dernière, le Parlement français a inscrit le droit à l’avortement dans la Constitution, une décision très populaire défendue par le président et une première mondiale.

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