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En amont du dépôt du projet de loi de réforme des retraites au Sénat le 20 février, EURACTIV France analyse et synthétise le texte proposé par le gouvernement – des régimes spéciaux de retraite à l’index senior.
La réforme des retraites, promise par le président sortant Emmanuel Macron lors du premier tour de sa campagne électorale présidentielle, a été vivement contestée par le public français, avec des grèves et des manifestations à travers le pays.
Des amendements et divers articles du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 sont débattus par les députés français à l’Assemblée nationale depuis le 6 février et se poursuivront jusqu’au 17 février avant le passage du projet de loi au Sénat le 20.
Régimes spéciaux de retraite
La réforme introduite par le gouvernement d’Elisabeth Borne vise à supprimer les principaux régimes spéciaux de retraite. Ces régimes particuliers s’appliquent aux salariés de certaines entreprises publiques, telles que les transports publics (SNCF et RATP), les notaires, les industries électriques et gazières (IEG), la Banque de France, ainsi que la Direction économique, sociale et Conseil de l’environnement (CESE).
Le passage au régime général de retraite ne s’appliquerait qu’aux salariés embauchés après le 1er septembre 2023 – une « clause de grand-père », ce qui signifie que le personnel déjà en service sera donc maintenu dans l’ancien régime spécial.
Les caisses de retraite indépendantes ou très spécifiques ne seront pas concernées par la réforme. Il s’agit notamment de ceux des indépendants, des avocats, des marins, des salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.
Durée des cotisations de retraite
Le projet de l’exécutif ne prévoit plus d’allongement de la durée de cotisation par rapport à la précédente réforme, la réforme Touraine introduite en 2013-2014, sous le mandat de François Hollande. Il faut donc encore valider 172 trimestres (43 années de service) pour avoir droit à une retraite à taux plein.
Cependant, le calendrier de la réforme Touraine sera accéléré par la réforme proprement dite. Alors que le passage de 42 à 43 ans de service aurait dû être totalement réalisé en 2035, le nouveau projet de loi anticipe cet objectif de huit ans en le fixant à 2027. Autrement dit, si le projet est adopté, les travailleurs nés à partir de 1965 auront cotiser 172 trimestres, alors que la réforme tourangelle n’envisageait le changement que pour la génération à partir de 1973.
Ce calendrier accéléré s’applique également aux fonctionnaires.
Retraite minimale ?
Une augmentation des pensions minimales jusqu’à 100 € a été introduite. Le projet de loi stipule que les personnes ayant eu une carrière complète de 172 trimestres, travaillant à temps plein et étant rémunérées au salaire minimum toute la vie (SMIC), devraient percevoir une pension minimum de 85% du SMIC net (ce qui correspond aujourd’hui à environ € 1 200).
Pour atteindre cet objectif sur le long terme, le projet de loi de réforme prévoit une majoration maximale de 100 € (prorata temporis selon le nombre de trimestres de service), qui sera également étendue aux actifs actuellement retraités. Ainsi, une pension inférieure à 1 100 € ne sera pas portée à 1 200 €.
L’âge légal de la retraite
L’allongement de l’âge légal de la retraite est à la fois la mesure phare du projet du gouvernement et la mesure la plus controversée pour les syndicats, la gauche et l’opinion publique.
La réforme prévoit de repousser progressivement l’âge de 62 à 64 ans. A partir du 1er septembre 2023, l’âge légal de la retraite sera relevé de trois mois par génération.
Ainsi, une personne née fin 1961 est soumise à l’âge légal de la retraite à 62 ans et trois mois, alors qu’une personne née en 1962 prendra sa retraite à 62 ans et 6 mois, et ainsi de suite. Les travailleurs nés à partir de 1968 seront tous liés par l’âge légal de la retraite de 64 ans.
Les exceptions : pénibilité, inaptitude et handicap
Néanmoins, certaines exceptions demeurent, mais elles aussi sont sujettes à un recul de deux ans du régime de retraite actuel. Cela s’applique aux employés de la fonction publique dont le travail est dangereux ou pénible, tels que les policiers, les infirmières employées comme fonctionnaires, les aides-soignants et les gardiens de prison. L’âge légal de départ à la retraite pour ces professions est relevé de 57 à 59 ans (catégories « actifs ») ou de 52 à 54 ans (catégories « super-actifs »).
Quant aux autres travailleurs qui n’entrent pas dans ces catégories, certains critères de pénibilité ont été assoupli pour mieux les prendre en compte. Cela s’applique aux travailleurs de nuit, qui devront justifier de 100 nuits de travail par an pour être éligibles, contre 120 actuellement, et aux travailleurs travaillant en rotation, qui passeront de 50 à 30 nuits par an.
En revanche, les critères de risques ergonomiques (dont les charges lourdes, les postures douloureuses et les vibrations mécaniques) ne seront pas réintégrés dans la liste des critères de pénibilité, dont ils avaient été retirés en 2017. En contrepartie, le gouvernement devrait augmenter le financement de la prévention. et la reconversion des salariés exposés aux risques sur le lieu de travail.
Pour les personnes reconnues handicapées ou inaptes au travail, l’âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans. Les régimes de préretraite pour cause d’invalidité (55 ans) et d’exposition à l’amiante (50 ans) restent également inchangés. Les conditions d’accès au régime d’invalidité ont été assouplies pour faciliter son application. Le taux d’incapacité du régime de préretraite des travailleurs handicapés a été abaissé de 80 % à 50 %, ce qui le rend plus largement applicable.
Le gouvernement créera également des mécanismes pour prendre en compte les congés parentaux et les arrêts de travail des « aidants proches » dans le calcul de la carrière longue.
Longues carrières
Les travailleurs qui ont commencé leur carrière tôt dans la vie et qui seraient également soumis à l’âge de base de la retraite à 64 ans bénéficieront d’ajustements qui garantiront que leur vie professionnelle ne sera pas trop longue. Ainsi, pour une carrière commencée avant l’âge de 20 ans, la durée de cotisation ne peut excéder 44 ans. Cela signifie que l’âge de la retraite à taux plein peut être dès 58 ans si la personne a commencé à travailler avant l’âge de 16 ans.
Pour bénéficier des régimes de préretraite des carrières longues, il faut « justifier » quatre à cinq trimestres de cotisations sur la période précédant la limite d’âge (16, 18 ou 20 ans), ce qui implique d’exercer une activité déclarée pendant la période donnée. période.
Âge de fin de décote et retraite progressive
L’allongement de l’âge légal de départ à la retraite fait automatiquement reculer de deux ans les mécanismes de décote. En revanche, l’âge dit d’« annulation du décompte » ne sera pas touché et sera maintenu à 67 ans. Le système du décompte permet à un travailleur de quitter son emploi sans avoir perçu tous les trimestres qu’il était censé cotiser en échange d’une réduction de son salaire. Pension.
Ainsi, l’annulation de la décote permet aux personnes de partir à la retraite à taux plein à 67 ans, même si elles n’ont pas tous les trimestres de service nécessaires. Le mécanisme de «surcote» – la majoration de la rente par trimestre supplémentaire cotisé – est également maintenue.
Le gouvernement veut aussi simplifier le cumul travail-retraite, ce qui permet de reprendre une activité – généralement à temps partiel – après le départ à la retraite tout en continuant à percevoir une pension. Cela permet de cumuler des trimestres de cotisation supplémentaires, créant ainsi de nouveaux droits.
La retraite progressive est une autre option. Il permet aux personnes de réduire leur temps de travail en fin de carrière et de compenser la perte de revenus en percevant une partie de leur pension. La réforme étend cette possibilité, qui était limitée aux salariés sous régime général, aux salariés sous régimes spéciaux, aux indépendants et aux fonctionnaires.
Indice senior
Le gouvernement souhaite également créer une obligation de publication des données sur l’emploi des seniors dans les entreprises et les mesures prises en interne pour le favoriser. Celle-ci vise à dénoncer les mauvaises pratiques et à promouvoir les entreprises vertueuses.
Enfin, contrairement à ce que certains ont laissé entendre ces dernières semaines, toutes les mesures du projet de loi relèvent de la compétence de la France et ne sont ni imposées par l’UE ni issues du droit européen. La réforme des retraites figurait bien dans les recommandations de la Commission, puisque c’était un vœu du gouvernement français depuis 2019, mais ces recommandations ne sont pas contraignantes.
[Edited by Anna Martino/Nathalie Weatherald]
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