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Ma relation avec les moutons a changé. J’ai dû en rencontrer un million à mon époque alors que je me promenais, me promenais, courais, titubais et piétinais dans la campagne. Ils m’ont toujours ignoré. Parfois, ils regardaient fixement, sans aucun intérêt. Mais, à part l’étrange baa, c’était comme si je n’étais pas là. Assez juste.
J’ai passé la semaine dernière dans une ferme de colline près de Dolgellau à Snowdonia. Un après-midi, l’éleveur m’envoie nourrir plusieurs dizaines de brebis porteuses de jumeaux. Ils étaient de l’autre côté d’un grand champ. On m’a dit d’agiter le sac de nourriture dans leur direction. Ils n’ont même pas levé les yeux. Secouez-le et ils viendront, m’a-t-on assuré. Aucun d’eux n’a bougé. Jusqu’à ce que l’un d’eux le fasse. Puis un couple est tombé derrière elle, et bientôt les autres se sont joints en masse, suivant comme, eh bien, des moutons.
Le troupeau a pris de la vitesse. Ce que je ne devais pas faire, m’avait-on prévenu, c’était de rester là à tenir le sac parce que, dans leur précipitation, les choses pourraient mal tourner. La plaisanterie de Denis Healey à propos de Geoffrey Howe m’est venue à l’esprit, à propos de la façon dont une attaque de sa part était comme «être sauvage par un mouton mort». Quelle mort comique ce serait, pensai-je : mutilé par des brebis affamées. Tranquillement, régulièrement, sans relâche, ils avançaient. En décongelant, je me suis souvenu de mes instructions et j’ai versé la nourriture en petits tas à deux mètres de distance. Et, sans même un baa de gratitude, ils s’y sont mis avec délectation. Travail accompli.
Le lendemain, je suis allé me promener jusqu’au même champ. Les moutons paissaient au loin. En admirant la vue, j’ai eu ce sentiment effrayant que je n’étais pas seul. Lentement, je me suis retourné pour voir que tout le troupeau s’était envolé derrière moi. Des centaines d’entre eux, immobiles, me fixant, moi, l’homme de la nourriture. « Je suis désolé, » bêlai-je. « Pas aujourd’hui. » Ils m’ont vu un instant encore déçu. Puis, comme un seul, avec un calme dédain, ils se retournèrent et s’éloignèrent. Pour une fois, j’avais compté quelque chose pour les moutons. Et puis je ne l’avais pas fait.
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