Le Canada impose de nouvelles sanctions à deux « élites haïtiennes »


Le gouvernement canadien accuse deux ressortissants haïtiens, dont un associé de l’ex-président Martelly, d’avoir permis des gangs.

Le Canada a imposé de nouvelles sanctions contre deux «élites haïtiennes» accusées d’avoir permis des gangs criminels, la dernière mesure d’une campagne internationale visant à endiguer une vague de violence meurtrière dans la nation des Caraïbes.

Le ministère canadien des Affaires étrangères a déclaré vendredi qu’il sanctionnait l’ancien député Arnel Belizaire et l’homme d’affaires Charles Saint-Remy, un associé de l’ancien président haïtien Michel Martelly.

« Le Canada a des raisons de croire que ces individus utilisent leur statut d’élites de premier plan en Haïti pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le biais du trafic de drogue et d’autres actes de corruption », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le Canada et ses alliés, notamment les États-Unis, ont imposé une série de sanctions contre des politiciens haïtiens, d’anciens responsables et d’autres au cours des dernières semaines dans le but de réprimer les gangs criminels et les activités illicites.

Martelly, l’ancien président, faisait partie des six responsables haïtiens sanctionnés par le Canada en novembre pour avoir « participé à des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme en Haïti et commis des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti ».

Ces derniers mois, les Haïtiens ont été confrontés à une recrudescence des attaques de gangs et des enlèvements alors que l’insécurité montait en flèche à la suite de l’assassinat en juillet 2021 du président Jovenel Moise dans la capitale de Port-au-Prince.

Le pays a également connu des pénuries d’essence et d’électricité liées à un blocus de gangs sur un terminal de carburant critique à Port-au-Prince à la fin de l’année dernière.

Pendant ce temps, des mois d’impasse politique se sont aggravés cette semaine alors que les derniers élus en Haïti ont vu leur mandat au Sénat expirer. Les dernières élections législatives ont eu lieu en 2017, les prochaines élections n’étant pas encore programmées.

En novembre, Ulrika Richardson, la coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies en Haïti, a averti que les groupes armés « terrorisaient » les habitants de Port-au-Prince, avec près de 200 meurtres et plus de 100 enlèvements signalés au cours du mois précédent.

Les membres de gangs haïtiens ont également utilisé la violence sexuelle, y compris le viol, « pour instiller la peur » dans les communautés, a déclaré Richardson à l’époque.

En octobre, le Premier ministre par intérim d’Haïti, Ariel Henry, a appelé la communauté internationale à aider à mettre en place une « force armée spécialisée » pour rétablir la sécurité – un appel qui a été soutenu par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et l’administration du président américain Joe Biden.

Mais les efforts menés par Washington pour monter « une mission non-ONU dirigée par un pays partenaire » en Haïti sont au point mort depuis lors, car l’administration Biden n’a jusqu’à présent pas réussi à convaincre une autre nation d’accepter de diriger une telle force.

Des groupes de la société civile haïtienne ont également soulevé une opposition farouche à la perspective d’une intervention étrangère, affirmant que de telles missions ont historiquement fait plus de mal que de bien. Certains militants ont plutôt demandé que davantage de ressources soient envoyées à la Police nationale haïtienne.

Plus tôt cette semaine, le Canada a annoncé qu’il avait livré des véhicules blindés déjà achetés par Haïti au chef de la police nationale à Port-au-Prince pour l’aider dans la lutte contre les gangs.

« Nous avons clairement indiqué que le Canada n’allait pas rester les bras croisés alors que les gangs et leurs partisans continuent de terroriser les populations vulnérables en Haïti en toute impunité », a déclaré mercredi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dans un communiqué.

«Nous continuerons également à augmenter sa pression en imposant des sanctions contre la corruption contre les élites haïtiennes. Le Canada demande à la communauté internationale de suivre notre exemple et d’aider [the] peuple haïtien face à des défis complexes et à la violence dans son pays.





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