Les ménages et les entreprises australiens sont confrontés à des hausses des prix de l’énergie qui éclipsent tout ce que ce pays a connu auparavant.
En raison d’un retrait de l’approvisionnement russe, l’Europe se démène pour mettre la main sur suffisamment de gaz pour traverser son hiver à venir. Cela s’est traduit par une hausse astronomique du prix de gros du gaz en Australie : 400 % sur 12 mois.
De plus, comme le charbon peut se substituer au gaz, son prix international a également augmenté à peu près dans la même proportion. Cela s’est également répercuté sur les prix de gros des contrats d’électricité en Australie, qui ont augmenté d’environ 300 % par rapport à ce qu’ils étaient il y a 12 mois.
Les ministres de l’énergie des États et du gouvernement fédéral se sont récemment engagés à « examiner toutes les options pour prendre des mesures énergiques faire baisser les prix de l’électricité ».
Le gouvernement fédéral laisse entendre que cela impliquera d’imposer des contrôles de prix aux producteurs de gaz. Même si nos clients gaziers européens et nord-asiatiques seront lésés, ils comprendront probablement.
Cela aidera à réduire la douleur, en particulier pour les fabricants. Mais il existe des contraintes quant à la portée de ces contrôles. Ils nous laisseront toujours du gaz cher – probablement plus du double de ses niveaux historiques à long terme. De plus, cela nous laissera toujours avec une électricité extrêmement chère, car une grande partie de l’augmentation des prix de l’électricité est due aux prix très élevés du charbon.
Les ministres doivent réaliser que vous pouvez réduire les factures des gens non seulement en influant sur les prix, mais aussi en aidant à réduire les besoins énergétiques des ménages en améliorant l’efficacité énergétique.
La norme des logements locatifs australiens n’est rien de moins qu’une honte nationale.
Il neige généralement pendant l’hiver en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Alors pourquoi ont-ils besoin de moins de gaz pour chauffer leurs maisons que les maisons de Victoria ? Et pourquoi une plus grande proportion de personnes en Australie meurent-elles de froid qu’en Suède ?
Il s’agit d’un grave problème de santé ainsi que d’économie.
Alors que la grande majorité des logements occupés par leur propriétaire en Australie sont isolés, de nombreux logements locatifs ne disposent même pas des niveaux de base d’isolation du plafond.
Dans toute l’Australie, de nombreuses propriétés locatives ne disposent d’aucun type de chauffage et doivent donc compter sur des radiateurs enfichables énergivores qui ont du mal à chauffer une maison. Le gouvernement victorien est le seul à avoir décidé de réglementer dans ce domaine en exigeant que les propriétés locatives installent un appareil de chauffage « écoénergétique ». Alors qu’est-ce que cela signifiait? Un appareil à gaz avec une cote énergétique de deux étoiles sur six. Vous auriez du mal à trouver un radiateur à gaz avec une note pire que celle à acheter.
Environ 30 % de tous les ménages australiens disposent de l’énergie solaire, mais dans les immeubles locatifs, elle est plus proche de 5 %.
Les membres les plus vulnérables de notre communauté, ceux pour qui une facture d’énergie représente une dépense importante, sont susceptibles de louer leur logement. Ils n’ont pas leur mot à dire sur le chauffage, l’isolation, le chauffe-eau ou l’installation d’un système solaire, qui sont les principaux déterminants des besoins énergétiques de la maison. C’est la décision du propriétaire.
La froide réalité ici est que le propriétaire ne paie pas la facture d’énergie et donc, dans la plupart des cas, ne s’inquiète pas de ces caractéristiques.
Une maison avec une bonne isolation du plafond, une protection contre les courants d’air, un climatiseur à cycle inversé écoénergétique et un système solaire ou un chauffe-eau écoénergétique aura probablement une facture d’énergie de 800 $ à 1 200 $ de moins qu’une maison similaire sans ces caractéristiques. Ces économies sur les factures éclipsent complètement tout ce qui pourrait être fourni par le contrôle des prix du gaz.
Les investisseurs immobiliers ont pour la plupart extrêmement bien réussi au cours des cinq dernières années. Des gains en capital de 100 000 $ ou plus ne seraient pas rares dans de nombreuses villes australiennes. Est-il déraisonnable d’insister pour qu’ils entreprennent des améliorations coûtant environ 10 0000 $, afin de s’assurer que leurs locataires peuvent se permettre de chauffer leur maison et d’avoir de l’eau chaude ?
Pour supprimer le fardeau financier des propriétaires, le gouvernement fédéral peut fournir un financement concessionnel par l’intermédiaire de la Clean Energy Finance Corporation.
Mais fournir une maison saine et abordable ne devrait pas être facultatif. Cela a toujours été un problème, mais il est devenu incroyablement plus pressant compte tenu de la hausse des prix de l’énergie à laquelle nous assistons actuellement.
Tristan Edis est directeur de la société de conseil en énergie Green Energy Markets