Le point de vue du Guardian sur le Brexit et l’économie : il est temps de faire face aux faits | Éditorial

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Jici doit venir un moment où le coût du Brexit sera reconnu par un gouvernement britannique, mais ce jour n’est pas imminent. Même lorsque l’économie et la migration sont deux des sujets de débat les plus importants, un compte rendu réaliste de la dimension européenne de ces questions est tabou pour les conservateurs qui portent encore leur folie politique épique comme un insigne d’honneur.

Des observateurs indépendants évoquent les conséquences du départ de la Grande-Bretagne de l’UE, comme Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, l’a fait vendredi lorsqu’il a observé qu’il s’agissait d’un facteur poussant à la hausse des taux d’intérêt. M. Carney est allé plus loin, soulignant que l’économie britannique s’était contractée par rapport à des États européens similaires. Il y a beaucoup de débats parmi les économistes sur la meilleure mesure statistique pour décrire cet effet, mais peu de controverses sur le fait sous-jacent que le Brexit a appauvri la Grande-Bretagne, comme l’a dit la campagne de maintien et la campagne de congé a nié.

La valeur de la livre sterling a chuté dès que les marchés ont reçu le verdict du référendum en juin 2016 et ne s’est pas redressée. La dévaluation n’a pas entraîné la hausse des exportations plus compétitives qu’on aurait pu attendre. Le commerce avec les voisins les plus proches et les plus riches de la Grande-Bretagne a été saboté par le retrait de l’union douanière et du marché unique de l’UE. Les évangélistes du Brexit ont fait des promesses improbables de compensation pour la perte de frontières sans friction avec l’Europe via des accords de libre-échange dans le monde entier. Les États-Unis étaient le partenaire le plus attendu. Cela ne s’est pas produit. Il n’y a pas de pourparlers à Washington pour que cela se produise.

Le véritable impératif politique empêchant la Grande-Bretagne d’entrer dans le marché unique n’était pas le commerce mais l’immigration. Mettre fin à la libre circulation de la main-d’œuvre était une exigence axiomatique pour « reprendre le contrôle » des frontières. Parler d’un inconvénient économique à cette décision a été rejeté par les conservateurs dans le cadre d’une revanche insidieuse pro-Bruxelles. Aujourd’hui, la Grande-Bretagne est confrontée à des pénuries de main-d’œuvre, qui limitent l’expansion des entreprises, nuisent à la productivité et limitent la croissance. L’étouffement des voies de migration légales n’a apporté aucun dividende politique aux conservateurs. L’aile droite du parti est toujours obsédée par le contrôle des frontières, se concentrant plutôt sur les traversées de petits bateaux et vilipendant les réfugiés pour avoir osé demander l’asile au Royaume-Uni.

Cela aussi était prévu. L’euroscepticisme conservateur est une coalition instable de libéraux libéralistes et de nationalistes culturels, ces derniers dictant le ton du débat et la vitesse à laquelle ils s’éloignent de la réalité économique. La chasse aux boucs émissaires lorsque le projet ne tient pas ses promesses utopiques est intrinsèque au nationalisme. C’est la sombre voie sur laquelle s’engage le parti de M. Sunak, que le Premier ministre lui-même le planifie ou non de cette façon. Il existe un risque substantiel qu’un autre cycle d’austérité budgétaire précipite la descente. Les coupes dans les services en plus de l’augmentation du coût de la vie dégraderont le domaine public et provoqueront une colère que les conservateurs, si l’histoire récente est un guide, adresseront au moyen d’une déviation cynique, blâmant n’importe qui sauf eux-mêmes.

M. Sunak est pris au piège. Il ne peut pas donner une évaluation honnête de la situation économique difficile du pays, car cela reviendrait à abandonner la rhétorique vide de sens autour des « opportunités » du Brexit, reconnaissant plutôt que la séparation de la Grande-Bretagne des marchés de l’UE est une blessure qui doit être guérie. L’austérité 1.0 a signifié que l’investissement des entreprises a mis du temps à revenir aux niveaux d’avant le crash. Cependant, il a été gelé après le référendum, avant de prendre un coup de la taille de Covid. Le résultat est que la sortie de l’UE a causé des cicatrices à long terme à la capacité de production et à la compétitivité du pays. Le déni ministériel stupide de cette réalité est un obstacle supplémentaire à l’investissement. Le déclin économique alimente la volatilité politique, ce qui rend la reprise plus difficile. Ce cercle vicieux sera rompu lorsque la Grande-Bretagne aura un Premier ministre disposé à traiter des faits sur le Brexit et à mettre de côté les fictions pernicieuses. Rishi Sunak, semble-t-il, n’est pas cet homme.

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