L’élection présidentielle chypriote se dirige vers le second tour dimanche prochain

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NICOSIE – L’ancien ministre chypriote des Affaires étrangères, Nikos Christodoulides, a mené le premier tour de scrutin pour la présidence du pays dimanche et fera face à un second tour la semaine prochaine contre Andreas Mavroyiannis, diplomate de carrière, deuxième.

Dans un champ record de 14 candidats, Christodoulides a remporté 32% des voix, selon les résultats annoncés par la chaîne de télévision publique de Chypre, tandis que Mavroyiannis a obtenu un peu moins de 30%. Comme aucun candidat n’a remporté la majorité absolue des voix, les deux premiers s’affronteront lors d’un second tour le 12 février.

Christodoulides est issu du parti de droite au pouvoir, le Rassemblement démocratique (DISY), mais se présente comme indépendant. Mavroyiannis se présente comme indépendant avec le soutien du parti d’origine communiste AKEL.

Les deux favoris ont désormais une semaine pour attirer les électeurs des 12 candidats éliminés au premier tour. Quelque 561 000 citoyens ont le droit de voter.

Le prochain président aura des défis difficiles au cours du mandat de cinq ans : diriger le pays à travers une géopolitique en évolution ; s’attaquer aux problèmes financiers croissants et à l’augmentation de la migration ; améliorer une image nationale entachée par des scandales de corruption ; et trouver un moyen de sortir de l’impasse dans les pourparlers de réunification de Chypre, divisée sur le plan ethnique.

Le vainqueur succèdera au président conservateur sortant Nicos Anastasiades, qui est à la tête de l’île méditerranéenne depuis une décennie. Tous les principaux candidats ont été de proches collaborateurs d’Anastasiades au cours de la dernière décennie.

Le mandat d’Anastasiades a été entaché d’allégations de corruption, en particulier pour le programme controversé « Golden Visa », qui accordait aux étrangers un passeport en échange d’investissements dans le pays. Les destinataires comprenaient des personnes impliquées dans le blanchiment d’argent et d’autres activités criminelles. Au moins 1 000 Russes ont obtenu la citoyenneté chypriote de cette manière, avant que le programme ne soit suspendu en 2020.

Christodoulides, 49 ans, a été porte-parole du gouvernement puis ministre des Affaires étrangères sous Anastasiades. Il a rompu les rangs avec son propre parti DISY et son leader, Averof Neofytou, divisant ainsi le vote conservateur. Il est considéré comme un intransigeant sur la question de la réunification de Chypre et est également soutenu par des partis centristes et des partis moins flexibles dans les pourparlers de réunification.

Mavroyiannis, 66 ans, était le négociateur en chef d’Anastasiades dans les pourparlers de réunification avec les Chypriotes turcs. Avant cela, il a été ambassadeur de Chypre auprès des Nations Unies, de la France et de l’Irlande. Pendant la campagne, il a promis de tourner la page et de changer l’image ternie de Chypre, ainsi que de se concentrer sur la relance des pourparlers de réunification.

Le leader du DISY, Neofytou, qui a recueilli 26% des voix dimanche, a pris les rênes du parti à Anastasiades il y a dix ans. L’échec de DISY à se qualifier pour le second tour est très préjudiciable au parti au pouvoir et Neofytou devrait porter le blâme pour avoir insisté pour se présenter malgré le fait que les sondages n’étaient pas en sa faveur.

Chypre a été divisée en un nord chypriote turc et un sud chypriote grec depuis l’invasion turque de 1974, qui est intervenue en réponse à un coup d’État soutenu par la Grèce. Ankara ne reconnaît pas la République de Chypre, un État membre de l’UE qui est par ailleurs reconnu internationalement comme la seule autorité souveraine sur toute l’île. Plusieurs tentatives pour trouver un règlement de compromis au fil des ans ont échoué, la dernière en 2017.

Le nord de la Turquie a durci sa position depuis l’élection du dirigeant Ersin Tatar en 2020, un extrémiste insistant sur une solution à deux États, alors même que les Nations Unies continuent de faire pression pour une fédération bicommunautaire.



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