Les manifestations se poursuivent sur le site du réservoir agricole français après des affrontements avec la police

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Les manifestations se sont poursuivies dimanche contre la construction d’un réservoir d’eau destiné à l’irrigation agricole dans l’ouest de la France, sur un site qui avait vu de violents affrontements entre manifestants et policiers la veille.

Il n’y a pas eu de nouvelle tentative d’entrée sur le site mais une canalisation a été saccagée, au lendemain des troubles à Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres. Auparavant, les autorités avaient estimé le nombre de manifestants à environ 2 000.

Les manifestants ont occupé un terrain qui leur a été prêté par un agriculteur opposé au projet. Des miradors en bois dits de « village gaulois » ont été érigés, dont les manifestants disent qu’ils sont destinés à « ancrer la lutte » sur le terrain.

De grandes manifestations sur le site samedi ont fait 61 policiers blessés, dont 22 grièvement, selon des responsables. Le préfet local a déclaré que certains avaient été attaqués avec des feux d’artifice et des cocktails Molotov. Quatre manifestants ont été blessés et six arrêtés, a ajouté le préfet.

Plusieurs milliers de personnes ont défié l’interdiction des manifestations contre le réservoir prévu dans la zone rurale. La télévision française a montré des manifestants errant à travers champs vers la zone de construction clôturée et repoussés par des gaz lacrymogènes.

Le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, a condamné sur Twitter les violences contre la police et critiqué les manifestants pour « l’intention de bloquer un projet développé localement depuis des années ».

La pire sécheresse jamais enregistrée en France cet été a aiguisé le débat sur les ressources en eau dans le plus grand secteur agricole de l’Union européenne. Les réservoirs artificiels ont été soutenus par certains agriculteurs comme un moyen d’utiliser l’eau efficacement, mais ont été décriés par les critiques comme étant surdimensionnés et favorisant les grandes exploitations.

La retenue d’eau en construction est l’une des 16 prévues dans le département. Le projet a été développé par un groupe de 400 agriculteurs pour réduire leurs prélèvements d’eau pour l’irrigation en été en pompant dans la nappe phréatique peu profonde en hiver.

Les réservoirs, d’une capacité de 650 000 mètres cubes — soit l’équivalent de 260 piscines olympiques — sont dénoncés par les critiques comme une « accaparement de l’eau » par l’agro-industrie, notamment pour la production de maïs, et une aberration écologique face à la crise mondiale. échauffement.

Les manifestations de ce week-end font suite à une mobilisation antérieure au printemps, et interviennent au moment où la sécheresse estivale historique a cristallisé les tensions autour des bassins et, au-delà, des usages de l’eau.

Le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, a appelé dimanche à l’arrêt des manifestations contre un projet « autorisé » et « d’intérêt général ». Un autre député du parti de droite Les Républicains a déclaré qu’il était « fou de voir des écologistes s’en prendre à des projets qui nous permettent en réalité de mieux réguler notre consommation d’eau ».

Les manifestants ont été rejoints samedi par le candidat présidentiel de cette année pour le mouvement écologiste, l’eurodéputé Yannick Jadot. La députée écologiste Sandrine Rousseau, également de la partie, a apporté son soutien « aux militants qui occupent le terrain… pour montrer que ces projets nous mènent à la catastrophe ».

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