La Suisse fait face à une hausse consécutive des primes d’assurance maladie, principalement en raison des coûts de santé croissants. Le 24 novembre, un référendum sur la réforme Efas, visant à harmoniser le financement des soins ambulatoires et stationnaires, pourrait-elle permettre de réduire ces coûts ? Bien que la baisse des coûts soit complexe, la réforme pourrait aider à contrôler leur augmentation en éliminant les incitations inefficaces. Ce changement est crucial pour l’avenir du système de santé, en remédiant à un mode de financement devenu obsolète.
Monsieur Sonderegger, les citoyens en Suisse subissent actuellement une troisième hausse consécutive de leurs primes d’assurance maladie, en raison de l’augmentation des coûts de santé. La réforme pour un financement unifié des soins ambulatoires et stationnaires (Efas), dont nous voterons le 24 novembre, permettra-t-elle de réduire ces coûts ?
Réduire ces coûts est un défi ardent. Cependant, la réforme Efas contribuera à freiner la hausse des dépenses de santé en éliminant les incitations erronées et en encourageant des structures plus efficaces dans le système de santé.
Quelle est l’importance de cette réforme ?
Il s’agit de la réforme la plus significative dans le domaine de la santé depuis l’introduction de la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) en 1996. Elle est essentielle pour rendre notre système de santé durable. Le financement actuel, qui repose sur les assureurs maladie et les cantons payant des prestations variées, est obsolète et doit être modernisé. Les coûts de la santé concernent tout le monde et sont une préoccupation majeure, comme le montre l’annonce des primes chaque automne.
Les opposants affirment que les primes des caisses d’assurance n’égaliseront pas, mais augmenteront même. Les clients de Helsana devront-ils payer des primes plus élevées après un vote positif sur l’Efas ?
Les cantons contribueront davantage aux coûts ambulatoires, qui sont actuellement uniquement financés par les assurés et qui augmentent considérablement. Cela devrait avoir un effet modérateur sur les primes.
Cependant, les détracteurs soutiennent que dans 17 cantons, dont Zurich, Berne, Bâle et Lucerne, les primes augmenteront immédiatement d’environ 310 millions de francs.
La situation dépend du rapport entre les soins ambulatoires et stationnaires dans chaque canton. La clé de financement de l’Efas a été conçue pour être neutre en coûte pour les années 2016 à 2019. Il faudra dix ans avant sa mise en œuvre en 2028. Les données montrent clairement une hausse des coûts ambulatoires, se traduisant par un allègement des primes pour les assurés dans tous les cantons.
Des inquiétudes subsistent également concernant les soins, qui seront intégrés dans le financement unifié. Les soins sont-ils une bombe à retardement pour les assurés, en raison d’une hausse attendue des coûts des soins de longue durée au cours des prochaines décennies ?
Il est évident que les coûts des soins de longue durée augmenteront. La population vieillit et de plus en plus de personnes nécessiteront des soins en maison de retraite ou à domicile. Néanmoins, il faut garder en perspective les chiffres. Les dépenses pour les soins ambulatoires, qui sont actuellement entièrement financées par les assurés, croissent rapidement et sont quatre fois supérieures à celles des soins de longue durée.
Le syndicat des caisses maladie Santésuisse, auquel vous n’appartenez pas, s’est opposé de manière ferme à l’inclusion des soins dans le financement unifié.
Au cours de la dernière décennie, l’augmentation des coûts dans le secteur des soins a probablement été supportée par les cantons, ce qui a été pratique pour de nombreux assureurs. Cela était dû au modèle de financement précédent. Lorsqu’une personne entre en maison de retraite, elle doit d’abord payer une partie de ses frais. Les assureurs prennent ensuite en charge un montant fixe, le reste étant financé par les cantons. Les contributions des assureurs n’ont pas été augmentées par le Conseil fédéral depuis 2011. Beaucoup souhaitaient conserver cette limitation.
Si le statu quo des soins de longue durée était maintenu après un rejet de la réforme Efas, que se passerait-il ?
Non, il serait naïf de penser que les contributions pour les soins ne seront pas revues. Les cantons exerceraient beaucoup de pression sur le Conseil fédéral pour qu’il augmente ces contributions. Les assurés feront donc face à des coûts accrus pour les soins de longue durée, peu importe le résultat. Il est donc préférable d’intégrer immédiatement les soins dans le cadre de financement Efas. En effet, les soins de longue durée relèvent en principe des obligations d’une assurance maladie.
L’argument central en faveur de la réforme Efas est l’élimination des incitations erronées. Cette réforme vise à rendre les traitements ambulatoires, souvent plus rentables et cliniquement plus appropriés que les traitements stationnaires, plus attray