Schnabl, économiste, évoque des éléments du programme de Trump nécessaires en Allemagne dans une interview avec n-tv.de

Schnabl, économiste, évoque des éléments du programme de Trump nécessaires en Allemagne dans une interview avec n-tv.de

L’économie allemande traverse une crise persistante, nécessitant un retour aux fondements de l’économie de marché, selon l’économiste Gunter Schnabl. Il souligne que les politiques gouvernementales actuelles, influencées par des événements externes comme la pandémie et la guerre en Ukraine, ont affaibli la croissance. Schnabl critique l’interventionnisme de l’État dans l’économie et appelle à une réduction des réglementations et des dépenses publiques pour restaurer la stabilité économique, tout en notant que les partis politiques semblent privilégier davantage de régulations.

L’économie allemande : un appel au changement

La situation économique en Allemagne est marquée par une crise persistante. L’économiste Gunter Schnabl appelle à une réorientation vers les principes fondamentaux de l’économie de marché, comme il l’a déclaré dans une interview. Selon lui, la politique allemande pourrait tirer des leçons intéressantes de l’administration Trump.

Les défis économiques actuels et leurs implications

ntv.de : Pendant la période électorale, les enjeux économiques prennent une importance inédite. Est-ce une bonne nouvelle selon vous ?

Gunter Schnabl : Absolument, car c’est un sujet qui nécessite une attention immédiate. La responsabilité politique est de créer un environnement propice au bon fonctionnement de l’économie, garantissant ainsi le bien-être de tous les citoyens. Il est devenu évident pour le public et les médias que la conjoncture économique est alarmante. Il est maintenant crucial d’identifier les causes sous-jacentes. Une fois celles-ci bien comprises et discutées, nous pourrons envisager des mesures appropriées pour remédier à la situation.

Les critiques de l’opposition pointent du doigt la coalition au pouvoir, tandis que les partis gouvernementaux soutiennent que les crises, telles que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, en sont les principales causes. Comment évaluer la part de responsabilité du gouvernement par rapport aux événements externes ?

Nous avons longtemps bénéficié d’un système économique basé sur le marché, fondé sur la stabilité monétaire, la libre concurrence, et la propriété privée. Cependant, depuis le début des années 2000, nous avons progressivement abandonné ces principes. Il n’est donc pas surprenant que la croissance ait ralenti et que notre économie soit en difficulté. Il convient de noter que des chocs externes, dont le gouvernement n’est pas entièrement responsable, ont également joué un rôle.

Où peut-on observer les violations des principes de l’économie de marché ?

Commençons par la stabilité monétaire : la Banque centrale européenne a massivement acheté des obligations d’État dans le cadre de la crise financière, ce qui a remis en question la stabilité des prix. La manipulation des taux d’intérêt, le contrôle des salaires via le salaire minimum, et d’autres mesures de régulation des prix témoignent d’une ingérence accrue de l’État. De plus, l’État intervient dans la concurrence, favorisant souvent les grandes entreprises au détriment des petites. Nous avons également abandonné le principe de responsabilité en soutenant les banques et en subventionnant les entreprises. Chaque jour, je constate que les politiciens proposent de nouvelles interventions dans le marché, souvent sans réflexion approfondie, ce qui crée un environnement instable.

Pensez-vous que l’Allemagne ne fonctionne plus comme une économie de marché ?

Dans la pratique, il n’existe pas de système économique purement planifié ni d’économie de marché totalement libre. En Allemagne, depuis le début des années 2000, les éléments d’une économie planifiée ont été renforcés, tandis que ceux d’une économie de marché ont été affaiblis.

Est-ce que la crise actuelle n’est pas aussi le résultat de changements externes, comme la dépendance énergétique à la Russie ou les tensions commerciales ?

Il est vrai que ces facteurs jouent un rôle, mais beaucoup de ces problèmes découlent également de décisions politiques. Nos sanctions contre la Russie, par exemple, ont eu des conséquences désastreuses, car nous avons choisi de dépendre d’un fournisseur d’énergie peu fiable. Les perturbations causées par le confinement et d’autres mesures liées à la pandémie ont également été des choix politiques. Les droits de douane annoncés par Trump sont une réponse aux inégalités engendrées par des politiques qui ont favorisé les riches au détriment de la classe moyenne.

En ce qui concerne l’Allemagne, pensez-vous que des changements économiques sont envisageables lors de cette campagne électorale ?

Après avoir analysé la situation, il est clair que nous devons revenir aux principes d’une économie de marché. Cela implique d’assurer une monnaie stable, de réduire les dépenses publiques, et de libérer l’économie des réglementations excessives. Les impôts et charges pour les citoyens doivent également diminuer. Cependant, à l’examen des programmes des partis, il semblerait que ceux de gauche et des Verts proposent encore plus de régulations et de redistribution, ce qui pourrait aggraver les problèmes économiques à long terme.

Quels partis soutiennent cette vision d’un État plus mince ?

Certaines formations politiques évoquent des réductions d’impôts, mais les modalités de financement de ces mesures restent floues. Il n’est pas encore clair si elles envisagent d’augmenter l’endettement ou de réduire réellement les dépenses.