« C’était une injustice trop grande ! »

Les manifestations continuent contre la réforme des retraites en France

Les manifestations contre la réforme des retraites en France se sont poursuivies ce week-end. Les protestations sont principalement dirigées contre l’article 49.3 de la constitution qui permet au gouvernement de faire passer la réforme sans vote du Parlement. Mais cela suffira-t-il à briser la résistance ?

Des manifestations à travers le pays

Après de coûteuses concessions, la réforme du président Emmanuel Macron n’offre que douze milliards d’euros au lieu des 18 milliards prévus initialement. Cela a poussé les gens aux barricades. A Paris, les manifestations ont été interdites sur la place de la Concorde, alors les manifestants ont pris d’assaut les centres commerciaux du Hallenviertel, par exemple.

Ajoutez à cela la grève des éboueurs et plus de 10 000 tonnes de déchets sur les trottoirs. Un tiers de vols en moins à l’aéroport de Paris-Orly. Moins de trains régionaux et moins de TGV circulent dans les gares du pays. Un incendie s’est déclaré dans une mairie d’arrondissement de Lyon. La production est à l’arrêt dans la plus grande raffinerie française de Normandie. Des files d’attente se forment dans les stations-service de la vallée du Rhône.

Colère contre l’article 49.3

La pomme de discorde n’est pas seulement la réforme elle-même, mais l’article 49.3 de la constitution. Le gouvernement l’a appliqué pour que le texte puisse passer au parlement sans vote, à condition que le gouvernement survive aux votes de défiance.

La leader du Parlement Yael Braun-Pivet ne pense pas que les actions du gouvernement équivalent à une défaite. Aucun consensus n’a été trouvé sur la réforme des retraites – l’article qui existe depuis l’époque du général de Gaulle est là pour de tels cas. « Il a été conçu contre les blocages politiques et en cas de majorité relative. C’est exactement ce que nous avons en ce moment. Il a été utilisé 100 fois par toutes les forces politiques de droite et de gauche. Et bien que notre constitution ait été amendée 24 fois depuis lors, personne n’a travaillé sur cet article secoué. »

Dissidents parmi les Républicains

Peut-être parce qu’aucun gouvernement n’est encore tombé dessus. Mais il réchauffe les esprits. A Nice, les vitres d’un bureau de député ont été brisées et une potence maculée sur la façade avec la mention : « Pas de vote de confiance ni de pavé ! » Pas n’importe qui a été touché, mais le chef de file des conservateurs Les Républicains, Eric Ciotti. Il avait déclaré que son parti n’exprimerait aucune confiance dans le gouvernement.

Mais il y a des dissidents comme Pierre Cordier, qui s’est de nouveau rendu dans sa circonscription des Ardennes ce week-end. Il ne veut pas s’en tenir à la ligne du parti. « Je suis très favorable à la réforme des retraites, mais pas à celle-ci. Il y a eu beaucoup d’évolutions du texte, y compris positives. Mais il y a place à l’amélioration sur d’autres points, comme la prise en compte des difficultés de travail. pourquoi on me dit ici : Honorable Parlementaire, tenez bon! »

Les opposants ont besoin de 287 voix

L’un des votes de défiance ne pourra passer que si 26 autres conservateurs, soit près de la moitié des Républicains, font de même et si toute l’opposition vote unanimement pour. Ils sont deux, l’un issu du Rassemblement national de droite et l’autre d’un bloc centre-gauche. A 16 heures, ils doivent être votés au Parlement. Avec 287 voix pour, le gouvernement tomberait et sa réforme des retraites serait nulle et non avenue.

Le président Macron s’était retenu publiquement sauf pour les réunions de crise. Dimanche soir, de mauvaise humeur, il l’a fait savoir : il espérait que la loi sur les retraites finirait son parcours démocratique par les autorités et que tous les parlementaires seraient protégés. En cas d’échec des motions de censure, la réforme des retraites est réputée acceptée. Mais cela briserait-il la résistance ? Au contraire, confie le jeune attaquant à pleine barbe à Issy : « Je ne sais pas si les gens vont lâcher. J’espère que non. Parce qu’appliquer l’article 49.3 était la meilleure connerie qu’ils aient pu faire. l’insurrection populaire, nouvelle vigueur. C’était trop d’injustice ! »

Conclusion

Le bras de fer entre les autorités et les manifestants contre la réforme des retraites en France se poursuit. La décision quant à savoir si la réforme sera votée sans vote du Parlement sera prise aujourd’hui. Les opposants ont besoin de 287 voix pour faire tomber le gouvernement et rendre nulle la réforme des retraites. La colère des manifestants a gagné du terrain sur l’injustice de la réforme et le timing, à un moment où le pouvoir d’achat est en crise. Le jeune attaquant à pleine barbe d’Issy-les-Moulineaux espère que les gens ne lâcheront pas leur protestation, car l’application de l’article 49.3 a provoqué une nouvelle vigueur dans l’insurrection populaire.

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