Commission : les nouvelles règles relatives aux eaux usées ne compromettront pas l’accès aux médicaments


La Commission européenne a rejeté un avertissement des sociétés pharmaceutiques selon lequel l’extension de la responsabilité du producteur (REP) dans le cadre de la proposition de révision de la directive sur les eaux usées pourrait compromettre l’accès aux médicaments.

« La Commission a accordé une grande attention aux conséquences possibles de ce régime de responsabilité élargie des producteurs », a déclaré un porte-parole de l’exécutif européen à EURACTIV, citant l’analyse d’impact, diverses publications scientifiques et « une étude de faisabilité sur l’application de la responsabilité des producteurs aux micropolluants ».

L’EPR fait partie de la révision proposée par la Commission de la directive sur le traitement des eaux urbaines résiduaires, visant à assainir les rivières, les lacs, les eaux souterraines et la mer tout en rendant le traitement des eaux usées plus « rentable ».

L’EPR fait partie de la solution proposée pour éliminer les micropolluants dans les eaux usées européennes, obligeant les pollueurs à couvrir les coûts.

La Commission a également fait valoir qu’elle « encouragera la recherche et l’innovation dans des produits non toxiques, tout en rendant le financement du traitement des eaux usées plus équitable ».

Cela ne manquera pas de toucher les sociétés pharmaceutiques – 66 % des micropolluants dans les eaux usées de l’UE proviennent de produits pharmaceutiques, selon un rapport de la Commission publié au printemps.

Ainsi, conformément à l’article 191, paragraphe 2, du traité sur l’UE, « le pollueur doit payer ».

Rejet des sociétés pharmaceutiques

Toutefois, à la suite de la présentation de la révision, des représentants de l’industrie pharmaceutique, l’Association de l’industrie européenne des soins personnels (AESGP), Medicines for Europe et la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) ont averti qu’elle pourrait nuire à l’accès à médicaments en faisant grimper les prix des médicaments.

« Obliger les producteurs à supporter les coûts de traitement des eaux usées créerait des coûts supplémentaires pour les titulaires d’AMM. Cela pourrait augmenter les prix des médicaments ou même mettre des médicaments hors de leur viabilité financière, en particulier sur les marchés plus petits et les produits à bas prix », a déclaré le groupe à EURACTIV.

« Par conséquent, il pourrait y avoir des impacts négatifs imprévus sur la disponibilité des médicaments, ce qui réduirait l’accès aux options de traitement pour les patients », ont-ils ajouté, appelant à ce que les produits pharmaceutiques soient considérés comme des « biens publics essentiels et critiques ».

Ils ont également souligné le travail de l’industrie pharmaceutique dans le cadre du programme Eco-Pharmaco-Stewardship, visant à réduire les résidus pharmaceutiques dans l’environnement.

Commission fixée sur l’EPR

La Commission, cependant, est fixée sur l’EPR, après une série d’études et une analyse d’impact ultérieure.

« Selon ces études, la proposition n’entravera pas l’accessibilité ou l’abordabilité des produits pharmaceutiques : l’augmentation moyenne maximale du coût des produits pharmaceutiques est estimée à 1,9-2,4 € par an/par personne d’ici 2040 (soit une augmentation de prix de 0,6-0,7 %). lorsque la législation produira ses pleins effets en 2040 », a déclaré le porte-parole.

« Il s’agit d’un maximum au cas où l’industrie déciderait de répercuter l’intégralité du coût du système EPR sur ses consommateurs. L’industrie peut également décider de couvrir ces coûts ou une partie de ceux-ci en les prélevant sur leurs marges bénéficiaires », a ajouté le porte-parole.

La Commission a également souligné que des systèmes de REP pour la collecte et le traitement des déchets solides provenant de l’utilisation de produits pharmaceutiques sont déjà en place dans 10 États membres.

Cela, disent-ils, n’a pas eu d’effet sur l’abordabilité ou l’accès jusqu’à présent « car les coûts du système sont également marginaux par rapport au prix et aux marges bénéficiaires des produits pharmaceutiques ».

L’alternative des industries pharmaceutiques à la REP serait « des modèles basés sur la solidarité, répartissant les coûts de la mise à niveau du traitement de l’eau parmi la société » en utilisant un modèle suisse de financement à frais partagés pour l’amélioration des stations d’épuration urbaines (UWWTP) comme exemple.

Le porte-parole de la Commission n’a pas répondu directement aux questions sur le « modèle solidaire », mais a ajouté que « le dispositif EPR assurera précisément une répartition du coût sur l’ensemble de la chaîne contrairement aux alternatives possibles (taxes ou augmentation des tarifs de l’eau) ».

Les villes polonaises s’inquiètent des propositions de règles européennes sur les eaux usées urbaines

Les nouvelles règles de l’UE sur le traitement des eaux usées urbaines, proposées par la Commission européenne le mois dernier, sont trop ambitieuses pour les municipalités polonaises, qui soulignent les problèmes persistants du pays en matière de traitement des eaux usées.

La nouvelle directive a été proposée par la Commission le mois dernier et…

Vert par conception

Une autre préoccupation de l’industrie pharmaceutique concerne les espoirs de la Commission d’encourager les produits pharmaceutiques plus verts.

« L’application de la responsabilité élargie du producteur aux médicaments à usage humain, pour encourager le développement de produits » verts par conception « , ne tient pas compte de la nature biologique de l’action des médicaments ni de la complexité de l’autorisation des médicaments », a fait valoir le groupe, car l’autorisation est basée sur sur les exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité.

Bien qu’elle y soit confrontée, la Commission pense qu’elle apportera un changement et encouragera la production de produits moins dangereux.

« Comme détaillé dans la proposition, les redevances à payer par ceux qui mettent des produits pharmaceutiques sur le marché de l’UE seront liées à la dangerosité des résidus et aux quantités mises sur le marché », a poursuivi le porte-parole de la Commission.

Cela étant dit, le porte-parole a admis que ce n’est pas possible pour une gamme de produits pharmaceutiques car « il n’y a pas d’alternative » verte « pour le moment, dans ce cas, on peut s’attendre à de modestes augmentations de prix ou à une réduction des marges bénéficiaires ».

[Edited by Gerardo Fortuna/Nathalie Weatherald]





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