Customize this title in french Le point de vue du Guardian sur Aya Nakamura : surdouée, noire et française | Éditorial

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ÔLes cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques sont l’occasion pour les nations de raconter une histoire positive au monde et à elles-mêmes. En 2012, le portrait virtuose de Danny Boyle d’une Grande-Bretagne dynamique et multiculturelle a fait exactement cela. Malheureusement, un récit bien moins encourageant prend forme outre-Manche, à l’approche des Jeux olympiques de cet été à Paris.

Des rumeurs non confirmées selon lesquelles Aya Nakamura, une pop star noire franco-malienne, pourrait être choisie pour chanter aux Jeux de Paris ont suscité un violent déversement de bile de la part des politiciens d’extrême droite. Sur les bords de Seine, une banderole raciste a été déployée par des militants d’extrême droite sur laquelle on pouvait lire : « Pas question Aya ; c’est Paris, pas le marché de Bamako. La semaine dernière, Marine Le Pen est intervenue, niant l’aptitude de Mme Nakamura pour le rôle olympique et ridiculisant ses paroles, qui déploient l’argot typique de la banlieue ouvrière parisienne où elle a grandi. « Je vais vous parler de sa tenue, de sa vulgarité, du fait qu’elle ne chante pas français », a déclaré Mme Le Pen à la radio nationale. « Elle ne chante pas non plus en étranger. Elle chante on ne sait quoi.

Mme Nakamura, dont les parents ont déménagé en France lorsqu’elle était bébé, est un phénomène mondial à l’âge de 28 ans. Ses chansons ont été écoutées plus de 7 milliards de fois, elle est l’égérie de l’une des marques de parfums les plus célèbres du pays et la dernière Cette année-là, elle a vendu trois concerts parisiens en l’espace de 15 minutes. Elle devrait être célébrée comme une réussite multiculturelle. C’est sans doute l’idée d’Emmanuel Macron, qui lui aurait proposé de chanter une chanson d’Edith Piaf à l’ouverture des Jeux. Au lieu de cela, Mme Nakamura se retrouve une cible pour des politiciens déterminés à contrôler les limites de la « francité » selon des hypothèses manifestement racistes sur qui peut représenter la France.

Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite jette son ombre malveillante sur des événements culturels importants. Avant l’Euro 2020 de football organisé en 2021, le choix d’un rappeur d’origine congolaise pour écrire l’hymne de l’équipe de France avait provoqué un tollé. En 2016, un artiste dont le grand-père sénégalais a combattu dans l’armée française a été empêché de se présenter à une cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun. Il est notoire que dans les années 2000, le père de Mme Le Pen, Jean-Marie, a critiqué le nombre de footballeurs noirs dans l’une des équipes nationales les plus titrées de l’histoire de France.

C’étaient des épisodes sales et honteux. Mais il est particulièrement troublant de constater que dans le cas de Mme Nakamura, les préjugés éthocentriques semblent ancrés dans le courant dominant. Dans une enquête menée à la suite de l’invitation de M. Macron, 73 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elle ne représentait pas la musique « française » et 63 % étaient contre qu’elle soit la tête d’affiche de la cérémonie d’ouverture. La France compte l’une des populations ethniques minoritaires les plus importantes et les plus anciennes d’Europe. Mais après des années d’usure dans les guerres culturelles, la place publique est trop souvent un environnement hostile pour les personnes de couleur.

Les Jeux Olympiques de cet été à Paris suivront des élections européennes qui ressemblent de plus en plus à une croisée des chemins pour la politique et la société françaises. Les sondages indiquent, de manière déprimante, une victoire en juin du Rassemblement National de droite radicale de Mme Le Pen, avant une élection présidentielle en 2027, que les sondages suggèrent qu’elle a de bonnes chances de gagner. Les moqueries et les abus envers Mme Nakamura offrent un aperçu peu recommandable de ce à quoi pourrait ressembler cet avenir dystopique en France.

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