Des militants rohingyas dénoncent le plan de rapatriement « opaque » proposé par le Myanmar.

Le projet de rapatriement des réfugiés Rohingyas du Bangladesh vers le Myanmar soulève des critiques quant à son efficacité réelle. Étant considérée comme une campagne de relations publiques par les militants des droits, la décision de rapatrier seulement mille réfugiés est vue comme une tentative pour atténuer la pression de la Chine et d’autres pays. En 2017, plus de 800 000 Rohingyas ont fui leur terres après une répression militaire brutale qui était considérée par les Nations Unies comme une intention génocidaire. Les généraux du Myanmar ont pris le pouvoir lors d’un coup d’État en février 2021, plongeant la nation d’Asie du Sud-Est dans une nouvelle tourmente politique seulement 10 ans après la fin de 49 ans de régime militaire strict. La visite de la délégation du Myanmar dans les camps aurait été négociée par la Chine et facilitée par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Une décision de rapatriement critiquée

Les Rohingyas restés au Myanmar souffrent de ségrégation et de discrimination généralisées, ainsi que de la révocation de leur citoyenneté. Les groupes de défense des droits disent que les mesures équivalent à l’apartheid. La junte n’a pas de plan pour restaurer la citoyenneté et les droits des Rohingyas, selon les critiques. La junte n’a pas déclaré que les rapatriés seraient autorisés à retourner dans leur lieu d’origine ou bénéficieraient de la liberté de mouvement. Les réfugiés rohingyas qui sont revenus sans autorisation officielle ont été arrêtés et condamnés, et ceux qui fuient vers la Malaisie sont également arrêtés et condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans. Les groupes de la diaspora rohingya ont également critiqué le rapatriement prévu – le troisième depuis 2017 – affirmant que les dirigeants militaires du Myanmar avaient prévu des rapatriements « symboliques » pour s’aligner sur l’affaire du génocide reprise devant la Cour internationale de justice (CIJ) le 24 avril.

Les organisations de la société civile ont également condamné la participation de l’ONU au processus. Le rapatriement, selon le commissaire aux réfugiés, aux secours et au rapatriement du Bangladesh (RRRC), Mizanur Rahman, est la « seule solution possible » pour les réfugiés rohingyas. « Ce sont leurs citoyens, ils doivent les reprendre. » Le Conseil de sécurité de l’ONU a été appelé à prendre des mesures, notamment à imposer des sanctions, pour arrêter la répression contre les Rohingyas.

Des préoccupations quant à la sécurité

Les détails du processus de rapatriement sont opaques et personne n’est disposé à écouter les demandes des réfugiés rohingyas. Le HCR a défendu sa décision de faciliter la délégation du Myanmar, affirmant qu’il « soutient les efforts qui pourraient conduire à la vérification de tous les réfugiés et ouvrir la voie à un éventuel retour ». Toutefois, l’agence a réitéré que les conditions au Myanmar sont actuellement dangereuses pour les Rohingyas. Nay San, l’activiste, a déclaré que tous les droits des Rohingyas, y compris les droits de citoyenneté, devaient être rétablis avant leur retour dans leur lieu d’origine au Myanmar. Les Rohingyas devraient se voir accorder les mêmes droits que les autres groupes ethniques au Myanmar.

Des réfugiés Rohingyas qui ont été présélectionnés pour le processus de vérification ont partagé leurs inquiétudes quant à la sécurité. Ils n’ont pas été informés s’ils obtiendraient la citoyenneté ou s’ils pourraient retourner en toute sécurité à leur lieu d’origine. La vie à l’intérieur du camp de réfugiés surpeuplé au Bangladesh était difficile, mais au moins sûre, ont-ils déclaré.

La décision de la junte birmane de rapatrier environ 1 000 réfugiés rohingyas du Bangladesh a été accueillie avec scepticisme et des critiques. Les militants des droits ont appelé cela une « campagne de relations publiques ». Sans une garantie de sécurité et de citoyenneté, les Rohingyas n’ont pas confiance dans la junte et dans leur retour dans leur patrie. Les préoccupations pour leur sécurité restent une priorité absolue, et les organisations en faveur des droits de la personne continuent de demander des mesures concrètes pour empêcher la répression en cours contre les Rohingyas.

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