La France prépare une prise de pouvoir de surveillance pour les Jeux olympiques de Paris 2024


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Exprimé par l’intelligence artificielle.

PARIS – La France cherche à étendre massivement son arsenal de pouvoirs et d’outils de surveillance pour sécuriser les millions de touristes attendus pour les Jeux olympiques d’été de Paris 2024.

Parmi les plans figurent des systèmes de caméras en temps réel à grande échelle soutenus par un algorithme pour détecter les comportements suspects, y compris les bagages non surveillés et les mouvements de foule alarmants comme les bousculades. Mercredi, les sénateurs voteront une loi introduisant les nouveaux pouvoirs, qui sont censés être temporaires, certains législateurs faisant pression pour autoriser la technologie controversée de reconnaissance faciale.

L’enjeu est de taille : le gouvernement veut absolument éviter des « échecs » comme ceux qui ont écorné sa réputation lors de la finale de la Ligue des champions l’été dernier, et le traumatisme des attentats terroristes de 2015 à Paris plane toujours sur le pays.

Mais les plans provoquent déjà un tollé parmi les militants de la vie privée. « Les Jeux Olympiques servent de prétexte pour faire passer des mesures [security technology] l’industrie attendait depuis longtemps », a déclaré Bastien Le Querrec de l’ONG de défense des droits numériques La Quadrature du Net, qui mène une campagne contre la vidéosurveillance algorithmique.

Les Le gouvernement français a déjà fait marche arrière sur le déploiement de la reconnaissance faciale après que les législateurs du parti majoritaire du président Emmanuel Macron ont fait part de leurs inquiétudes. Il a également été contraint par l’autorité de protection des données du pays et le plus haut tribunal administratif d’intégrer davantage de garanties de confidentialité.

Pour l’instant, la loi autoriserait une « expérimentation » avec les systèmes de surveillance, et le procès devrait se terminer en juin 2025, 10 mois après la fin de la compétition sportive.

Les critiques, cependant, craignent que la loi ne conduise à une surveillance indésirable à long terme.

Une question clé est de savoir ce qu’il adviendra des appareils alimentés par l’IA une fois les Jeux olympiques terminés, d’autant plus que la législation mentionne non seulement les événements sportifs mais aussi les rassemblements « festifs » et « culturels ». Dans le passé, a averti Le Querrec, les mesures de sécurité initialement conçues pour être temporaires – par exemple, dans le cadre de l’état d’urgence qui a suivi les attentats de 2015 – ont fini par devenir permanentes.

La survie de la technologie aux Jeux olympiques dépendra de la manière dont la loi finale sera rédigée, selon Francisco Klauser, professeur à l’Université de Neuchâtel, qui a écrit sur la surveillance et les événements sportifs.

« Dans l’histoire des méga-événements, il y a toujours un héritage », a-t-il déclaré. Les pays qui organisent des événements majeurs sont dans des « circonstances extraordinaires et sous la pression du temps », ce qui signifie souvent le déploiement de systèmes qui, autrement, « auraient été beaucoup plus débattus », a-t-il ajouté.

Exemple concret : IBM a aidé Rio de Janeiro à installer une « salle de contrôle » en vue des Jeux olympiques de 2016, et la technologie est toujours opérationnelle à ce jour, a déclaré Klauser.

Pour les Jeux olympiques de 2024, la France a déjà les caméras mais devra acheter le logiciel pour analyser les images, a déclaré à POLITICO un responsable du ministère de l’Intérieur.

Le député Philippe Latombe a déclaré que des entreprises françaises telles qu’Atos, Idemia, XXII et Datakalab seraient en mesure de fournir certains logiciels | Joël Saget/AFP via Getty Images

Philippe Latombe, député du parti centriste Modem, allié à Macron, a déclaré que des entreprises françaises telles qu’Atos, Idemia, XXII et Datakalab, entre autres, seraient en mesure de fournir une telle technologie. Le législateur copréside une mission d’information sur la vidéosurveillance dans les espaces publics.

Après le vote du Sénat sur la loi autorisant les « expérimentations » avec les systèmes de surveillance, la législation ira à l’Assemblée nationale, et les législateurs des deux chambres devraient se disputer l’équilibre entre la vie privée et la sécurité.

Le temps presse déjà, a averti Latombe, car les algorithmes devront être formés sur des ensembles de données pendant des mois avant le coup d’envoi des Jeux olympiques.

Elisa Braun a contribué au reportage.





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