La France se retire du traité sur la Charte de l’énergie


La France se retirera du traité sur la Charte de l’énergie car il est incompatible avec les engagements climatiques du pays, a annoncé le président français Emmanuel Macron vendredi 21 octobre.

Le traité controversé, qui est entré en vigueur en 1998, a été utilisé par les compagnies énergétiques pour poursuivre les gouvernements au sujet de changements réglementaires qui mettent en danger les rendements d’investissements spécifiques.

En tant que tel, les États membres ont émis des doutes quant à la compatibilité du traité avec les engagements des pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 sur la réduction des émissions.

Lors de la conférence de presse du Conseil européen de Bruxelles, le président français a déclaré que la sortie de la France du traité était « demandée par beaucoup ».

« Notre volonté est d’aller le plus vite possible vers une Union européenne en tant que continent tout électrique », a déclaré Macron.

La pression s’est accrue pour que l’UE se retire complètement du traité, avec une liste croissante d’États membres choisissant de sortir de l’accord : mardi, les Pays-Bas ont rejoint l’Espagne et la Pologne pour annoncer leur retrait.

Jeudi, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), instance rattachée au Premier ministre et composée d’experts indépendants, a exhorté l’Etat à suivre l’exemple de ses partenaires européens.

Le traité est en cours de modernisation, la Commission le jugeant « obsolète » en l’état.

Dans son avis sur le processus de modernisation, le HCC a fait valoir que « ce n’est qu’en se retirant du TCE […] peut-on lever l’incompatibilité du traité avec le calendrier de décarbonation 2030 ?

Manon Aubry, présidente du groupe de gauche au Parlement européen, accueilli La décision de la France de retirer ce « traité qui tue le climat », a-t-elle ajouté, est une « énorme victoire pour la planète contre les entreprises de combustibles fossiles ».

L’eurodéputée verte Marie Toussaint aussi célèbre le mouvement, le décrivant comme « la fin d’une protection complètement abusive pour les multinationales des combustibles fossiles ».

L’ancien patron du WWF, Pascal Canfin, aujourd’hui député européen et président de la commission de l’environnement du Parlement européen, a également exprimé son soutien à la décision, tout comme Marie-Pierre Vedrenne, membre de la commission du commerce international du Parlement européen, qui a décrit le traité comme « contraire à l’accord de Paris et à nos ambitions dans le Green Deal ».

Maintenant, les projecteurs se tournent vers les États membres restants qui font partie du traité.

Dans la foulée de l’annonce, François Gemenne, co-auteur du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a demandé si Bruxelles envisageait de se retirer au niveau de l’UE.

Le HCC français a confirmé qu’il soutiendrait également une telle mesure.

L’Europe se rapproche du retrait du traité sur la Charte de l’énergie

D’autres pays de l’Union européenne ont montré des signes d’impatience face à la réforme en cours du Traité sur la Charte de l’énergie (TCE), qui, selon les critiques, entrave les efforts internationaux visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles, selon des câbles diplomatiques divulgués vus par EURACTIV.

[Edited by Nathalie Weatherald]





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